Egypte : les avoirs du journaliste d’Al-Jazeera Ahmed Mançour gelés

La chaîne qatarie Al-Jazeera a annoncé ce mercredi que le procureur général égyptien vient de décider le gel de tous les avoirs de son journaliste vedette et animateur d’émissions comme «Chahid âala al-açr» (Témoin de l’époque), Ahmed Mançour. Ce dernier, dans une première réaction, s’est insurgé contre la décision qu’il qualifie d’«arbitraire» et estime que «la perte de biens ou de comptes bancaires ne vaut rien devant la confiscation de la patrie, du pillage de ses richesses et du massacre de ses enfants», en allusion claire au conflit qui oppose l’Etat égyptien à la confrérie des Frères musulmans dont Mançour demeure un membre actif. Les autorités égyptiennes avaient émis une interdiction d’entrée à l’encontre de ce journaliste activiste, après l’avoir condamné pour propagation de discours subversifs et d’incitation à la révolte, à travers ses émissions de télévision qu’il a transformées en tribune politique pour la défense des Frères musulmans égyptiens depuis leur arrivée au pouvoir en juin 2012. Sa chaîne, Al-Jazeera, appuyée par Al-Jazeera Mubachir, a d’ailleurs joué un rôle prépondérant dans les manifestations qui ont conduit à la chute de l’ancien président Hosni Moubarek, puis au moment de l’insurrection populaire du 30 juin dernier, qui a renversé le président Mohamed Morsi et mis ainsi fin au règne des Frères musulmans. Ce qui a amené les nouvelles autorités à fermer tous les bureaux de cette chaîne qatarie établis en Egypte, comme prélude à un divorce total avec Doha, qui assumait ostensiblement son parrainage du pouvoir islamiste en Egypte. Ahmed Mançour, dont l’influence au sein d’Al-Jazeera dépasse celui de son directeur général, l’Algérien Mohamed Souag, s’est distingué lors de ces événements par une présence permanente pour inciter les partisans des Frères musulmans à se révolter contre le nouveau gouvernement et à lui dénier toute légitimité. Selon des sources médiatiques, il a été plusieurs fois reçu, clandestinement, par le commandement de la Confrérie dans le sillage de ce qui fut appelé en Egypte «la riposte massive et globale» contre le nouveau pouvoir.
R. Mahmoudi 

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