Le potentiel de croissance d’Alger est «moyen-faible»

La ville d’Alger présente un potentiel de développement global très moyen comparativement à beaucoup d’autres cités du continent africain. Le constat est tiré de la dernière étude sur le sujet rendue publique par MasterCard, la société américaine spécialisée dans les systèmes de paiement électronique qui a élaboré un volumineux rapport «Index Ranks Africa’s Cities with Highest Growth Potential», consacré aux perspectives de développement des différentes villes de grande et de moyenne tailles d’Afrique. Alger récolte un score peu enviable et n’arrive qu’à la 23e place du classement ACGI, établi par MasterCard des villes présentant un potentiel de développement humain, économique, urbanistique, architectural, d’investissement, mais aussi et, surtout, de gouvernance et de protection des libertés individuelles et collectives… et c’est sans aucun doute, ces deux derniers points qui ont précipité la capitale algérienne dans le ventre mou du classement. La capitale algérienne est devancée dans ce classement par plusieurs villes de moindre envergure, mais qui présentent, selon les initiateurs de l’étude, un fort potentiel de croissance, dans le court et moyen terme. La capitale algérienne hérite même d’une mention «moyenne-faible». Et si Alger reste la seule ville algérienne à figurer dans ce classement des cités de plus d’un million d’habitant, le Maroc y est représenté par trois villes, Casablanca, Rabat et Fès. La première peut même se targuer d’être au deuxième rang, juste derrière la capitale ghanéenne Accra, considérée dans l’étude de MasterCard comme la ville africaine présentant le plus fort taux en termes de potentialités de développement. La capitale marocaine Rabat pointe à la 15e place et Fès à la 17e. Le Caire est juste devant Alger, à la 22e place, alors que la capitale libyenne Tripoli surprend par une bonne 5e place. Certes, à première vue, il n’est pas facile de comprendre le classement établi par MasterCard, mais lorsqu’on lit les explications fournies par les deux rédacteurs du rapport en question, le constat paraît plus objectif. «Une croissance inclusive se produit lorsque les avantages d'une économie en expansion sont largement partagés avec la population», indique le Dr Yuwa Hedrick-Wong, coauteur et économiste en chef au Centre MasterCard pour une croissance inclusive. «Nous croyons que l'urbanisation inclusive est une condition préalable pour une croissance inclusive, et donc le ACGI est une lentille à travers laquelle les villes africaines peuvent être évaluées en tant que futures destinations d'investissement», explique-t-il encore. Le professeur George Angelopulo, de l'Université d'Afrique du Sud et coauteur de l'étude, insiste, lui, sur l’importance de la gestion et de la gouvernance de la ville. «Pour la deuxième année, Accra est bien classée dans les critères d'évaluation et a reçu l'un des scores les plus élevés en matière de gouvernance», précise-t-il en effet.
A. Sadek
 

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