Conférence de l’opposition : Benflis contre une période de transition

Intervenant au nom du Pôle des forces du changement, devant la Conférence sur la transition démocratique qui s’est ouverte cet après-midi à l’hôtel Mazafran, Ali Benflis s’est adonné à un véritable réquisitoire contre le pouvoir en place. «Ce régime ne veut pas changer. Il ne cherche qu’à se régénérer alors qu’il est à bout de souffle aux yeux de tous», clame-t-il devant l’assistance. Articulant son intervention sur le projet de révision de la Constitution, l’ex-candidat à la présidentielle estime que celui-ci «révèle combien le régime en place reste attaché à ses vieux réflexes, à ses méthodes dépassées et à ses lectures faussées des mutations nationales et internationales qui devraient, à elles seules, lui faire prendre conscience de la nécessité de se remettre en cause et de changer». «Le mal dont souffre actuellement l’Algérie, enchaîne-t-il, n’est pas dans sa Constitution. Il est dans une crise politique et une impasse institutionnelle réelle». Tirant les enseignements de la dernière expérience électorale, Benflis explique que «la crise politique est le produit de l’illégitimité des institutions de la base au sommet de l’Etat», tout en décochant des flèche contre le chef de l’Etat réélu pour un quatrième mandat. «L’impasse institutionnelle est, quant à elle, la résultante directe d’institutions –présidence de la République, gouvernement et Parlement – à l’arrêt du fait de la concentration de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme devenu clairement incapable de les assumer», martèle-t-il. Pour l’orateur, le régime cherche en premier lieu, à travers la révision constitutionnelle, à gagner du temps, occultant «la problématique centrale de la nature du régime politique». C’est pourquoi, selon Benflis, ce pouvoir est «pressé de clore ce chapitre au moyen d’une caution et d’une légitimation qu’il pense pouvoir gagner au moyen de la révision constitutionnelle». A propos de la démarche de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, Benflis marque une divergence de taille avec ce qui est préconisé dans la plate-forme qui est soumise au débat, en prônant «un règlement urgent» de la crise de légitimité du pouvoir et des institutions. «Nous estimons, s’explique-t-il, que tout processus constitutionnel devant être ouvert ne pourrait intervenir que comme couronnement d’une entreprise consensuelle dont le point de départ serait le règlement de cette crise de régime.» Il juge ainsi la démarche proposée par la Coordination qui propose une période de transition, comme «longue», et considère que les mécanismes de la transition proposés par la plate-forme de la Coordination «ne sont pas adaptés à la nature de la crise de régime». Il insiste : «La crise actuelle n’est pas une crise constitutionnelle mais plutôt une crise de régime.»
R. Mahmoudi
 

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