Louisa Hanoune accuse Haddad de vouloir imposer une nouvelle direction à la tête de Sonatrach

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) risque de se faire de nouveaux ennemis. Dans le rapport d’ouverture de la réunion du bureau politique présenté aujourd’hui à la presse, Louisa Hanoune s’est indirectement attaquée au patron de l’Entreprise des travaux publics et de construction (ETRHB), Ali Haddad, sans le citer nommément. L’ex-candidate accuse ainsi cet homme d’affaires, connu pour être proche de l’entourage du président de la République, de faire du lobbying pour changer la direction de la société publique Sonatrach. Pour Louisa Hanoune, qui prend de ce fait la défense de l’actuel P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, il n’y a pas de doute que l’on cherche à «placer quelqu’un de plus maniable pour bénéficier davantage de marchés». La secrétaire du PT dénonce cette «situation» et tire à boulets rouges sur ce patron qui a été, faut-il le rappeler, le principal bailleur de fonds pour la dernière campagne électorale du président Bouteflika. Mais pas lui seulement. Mme Hanoune a également chargé un autre soutien à Bouteflika, à savoir Amar Ghoul. Elle accuse ce dernier d’user de sa position de ministre des Transports pour placer des «gens» de son parti à la tête de plusieurs entreprises de transport. Elle cite le cas du port d’Alger. D’après elle, le ministre Amar Ghoul envisage de démettre de ses fonctions l’actuel PDG pour confier le poste à un cadre de sa formation politique, Tadjamou Amel Djazaïr. La secrétaire générale du PT, qui ne dit cependant pas d’où elle tient «ses» informations, s’insurge contre ces pratiques qu’elle juge d’une autre époque. Mme Hanoune confirme, par ailleurs, sa participation aux consultations sur la révision de la Constitution, elle qui a dénoncé l’attitude de l’opposition qui œuvre pour une période de transition. Interpellée sur la question d’un retour à l’activité politique des anciens fondateurs et dirigeants du FIS dissous, la secrétaire générale du PT estime que chacun est libre de faire de la politique dans un cadre légal et non violent. Mais pour elle, le plus important actuellement est de «veiller» sur les richesses naturelles de l’Algérie, qui suscitent, affirme-t-elle, beaucoup de convoitises des puissances occidentales. Mme Hanoune n’est cependant pas défavorable au projet du gouvernement portant exploitation du gaz de schiste, en dépit des risques sur l’environnement et sur les réseaux d'eaux souterraines dont regorge le Sud algérien.
Rafik Meddour
 

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