Affaire de l’enlèvement du nourrisson : vers une grève illimitée au CHU de Constantine
Trois semaines après le scandale de l’enlèvement du petit Leith au service maternité du CHU de Constantine, le personnel médical et l’ensemble des travailleurs de cet établissement ont organisé, aujourd’hui vendredi, un sit-in pour protester contre l’insécurité qui règne toujours au niveau de leur établissement et exiger une prise en charge urgente et efficiente de ce problème par l’administration. Ils réclament également, à travers une pétition signée par les protestataires, l’amélioration des conditions de travail, notamment au niveau des services sensibles (pédiatrie, réanimation…). Ils menacent de lancer une grève illimitée à partir de la semaine prochaine si leurs doléances ne sont pas satisfaites. Selon nos informations, les travailleurs et le personnel médical de cet établissement hospitalier, qui reçoit les malades de douze wilayas du pays, n’ont pas encore réalisé le kidnapping de ce nouveau-né, qui n'a été retrouvé que deux semaines plus tard, et sont surtout indignés par la condamnation de certains d’entre eux dans cette affaire. Deux députés de Constantine, Meriem Derradji et Lakhdar Benkhellaf, ont confirmé, suite à des visites qu’ils ont effectuées audit hôpital, que rien n’a été fait par l’administration pour améliorer les conditions de sécurité et de travail. Les deux parlementaires ont relevé, par exemple, l’absence totale d’agents de sécurité, ce qui oblige, selon eux, les infirmiers et, parfois même les médecins, à assurer la garde des services. Face à la dégradation de la situation, les deux députés ont porté le problème jusqu’au bureau du ministre de la Santé. Ce dernier a, selon Lakhdar Benkhellaf, promis de s’en «occuper personnellement» et de trouver des solutions aux problèmes posés. Le ministre a aussi promis de doter les services de cet hôpital d’équipements médicaux et de renforcer le personnel médical et paramédical, et surtout de sévir contre le laxisme qui est à l’origine de cette situation catastrophique qui n’est, malheureusement, pas propre au CHU de Constantine. Faut-il attendre, à chaque fois, qu’il y ait des drames pour que les autorités décident d’agir ?
R. Mahmoudi