Menasra : «Je refuse que la femme soit l’égale de l’homme»

Abdelmadjid Menasra s’est vertement attaqué à ceux qui font la promotion au principe de l’égalité et de la parité entre homme et femme. Profitant d’un Colloque international en hommage au défunt Mahfoudh Nahnaf, fondateur du Hamas algérien, ce dissident du MSP à la tête d’un nouveau parti, Front du changement en l’occurrence, a clairement exprimé le fond de la pensée des islamistes algériens qui sont foncièrement opposés à l’égalité entre les hommes et les femmes. «Je refuse toute égalité entre l’homme et la femme au sein de la famille. C’est un principe sur lequel nous serons intransigeants. Car, la famille n’a rien à voir avec la politique du pays», lâche d’un ton ferme celui qui se veut le digne héritier de Mahfoudh Nahnah. Abdelmadjid Menasra fustige ainsi les élaborateurs de l’article 31 du projet de la révision constitutionnelle soumis aux partis, aux organisations et à des personnalités nationales influentes. Cet article institue ainsi la parité entre les femmes et les hommes dans les assemblées élues et consacre définitivement l’égalité entre eux du point de vue de la loi. Pour Menasra, il n’est donc pas question que la femme jouisse des mêmes droits que l’homme, notamment en ce qui concerne l’héritage. Il réclame ainsi l’abrogation de cet article, assurant avoir soulevé cette question lors de sa rencontre avec le chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations sur la révision de la loi fondamentale du pays. Pour le président du FC, cet article constitue le point noir de la réforme constitutionnelle. Pour justifier son opposition à cet article, il évoque sa contradiction avec le code de la famille. Un code, faut-il le rappeler, décrié par les défenseurs de l’égalité entre les deux sexes. Menasra compte sur Ahmed Ouyahia pour revoir la formulation de cet article et évacuer ce qu’il considère comme «inacceptable». Par sa position frontale contre ce principe égalitaire entre les deux sexes, Abdelmadjid Menasra nous offre, toute crue, la pensée rétrograde des islamistes algériens, totalement opposés à l’émancipation de la femme.
S. Baker
 

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