Vers la réouverture de la pêche du corail rouge

L’examen d’un projet de décret exécutif réglementant la pêche du corail sera étudié le 2 juillet prochain par le conseil du gouvernement présidé par Abdelmalek Sellal. L’adoption de ce texte de loi devrait permettre de rouvrir la pêche du corail interdite depuis 14 ans par décret présidentiel. Le 28 novembre 2000, il a été en effet décidé à mettre fin à l’exploitation du corail en vue de préserver cette ressource menacée et limiter le massacre des colonies de corail, notamment à l’est du pays où cette activité était très répandue comme à El-Kala, Skikda, El-Tarf, Annaba, et Jijel. Malgré son interdiction, la pêche du corail a cependant continué par braconnage, puisqu’une quinzaine de tonnes ont été saisies depuis 2000 par les gardes-côtes. En fixant de nouvelles règles d’exploitation de cette ressource, le gouvernement entend réactiver une filière pourvoyeuse d’emplois, car comme le mentionnait des professionnels du secteur interviewés il y a quelque mois par l’APS, «la suspension a eu comme effet la réduction de la flottille d’une centaine à 24 embarcations lors de l’année de fermeture». Actuellement, à peine une dizaine de professionnels attendent avec impatience la relance de cette filière. Un des professionnels avait jugé «courageuse» la décision des pouvoirs publics qui veulent instaurer désormais un cadre réglementaire obéissant à des règles «strictes» d’exploitation du corail qui générait des milliers d’emplois avant sa fermeture. Les professionnels se réjouissent certes, mais «ils posent, tout de même la condition de la transformation de la matière première en Algérie avant de l’exporter vers l’étranger». Il est à savoir que le décret exécutif portant les modalités d’exploitation de cette ressource proposé au conseil du gouvernement par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, qui s’est basé sur une étude technique et scientifique préalable, prévoit notamment la création d’une agence de pêche durable qui devrait veiller à l’exploitation rationnelle de la ressource coralliaire. Des concessions devraient être attribuées à des exploitants par voie d’adjudication. L’Algérie dispose d’un potentiel important de corail, notamment rouge qui équivaut à 50% du potentiel mondial.
Meriem Sassi
 

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