CLA : «La refondation de l’enseignement pour sauver l’éducation»
Le Conseil des lycées d’Alger (CLA) fait encore une fois un constat alarmant du système scolaire algérien à la lumière des résultats du baccalauréat 2014. Pour le CLA, «le constat est amer et dangereux pour les futures générations et ce n’est pas par deux jours d’assises prévues les 21 et 22 juillet 2014 par la nouvelle ministre que les choses peuvent changer». Dans un communiqué parvenu à la rédaction, le CLA souligne que «plus de 240 000 élèves ont échoué au baccalauréat 2014 malgré le seuil des programmes, un examen à la portée de tout le monde, des sujets au choix et une correction avantageuse». Pour le syndicat, sur les 240 000 élèves qui ont échoué au baccalauréat 2014, «plus de 100 000 seront dans la rue». Le CLA fait remarquer que si le chiffre «fait peur, il n’est pas surprenant pour les enseignants qui savent qu’il aurait été beaucoup plus grand si toutes les conditions d’examen étaient réunies». Ces 240 000 élèves qui ont échoué cette année s’ajouteront, souligne le syndicat «à ceux des années précédentes et ceux qui ont abandonné leurs études à l’université après plusieurs échecs, car parmi ces 45% ayant obtenu le bac, plus de la moitié referont la première année universitaire». Le syndicat estime que les assises ne régleront pas le problème, car «le mal est plus profond». «Seule une refondation de notre enseignement par les enseignants sur le terrain et avec la réalité algérienne et non théorique pourra sauver l’éducation en Algérie», souligne le CLA pour qui «les solutions ne peuvent être qu’algériennes» ; la première refondation est de «rendre la pédagogie à l’enseignant, seul maître à bord, du préscolaire à la terminale. Lui seul peut connaitre l’intérêt de l’élève sur les questions de discipline ou d’études» Le syndicat insiste par ailleurs sur une deuxième refondation qui doit toucher le préscolaire et l’enseignement primaire qui est selon lui «l’une des causes de l’échec de la réforme». Pour le CLA, «l’élève algérien n’est pas assez mûr à 11 ans pour se retrouver au collège. Donc, une refondation du primaire est indispensable sur tous les points : discipline, matières à enseigner, programme et rythmes horaires». La troisième refondation proposée par le syndicat doit toucher le collège et ses problèmes. La quatrième refondation, la plus importante selon le CLA, est le diagnostic du palier secondaire qui «a besoin de décisions courageuses, car ses problèmes sont graves». Le CLA, qui estime que «l’enseignant n’a plus les moyens d’éduquer, car on lui a enlevé la pédagogie», cite, entre autres, des «problèmes de discipline et d’orientation, de surcharge, de programme mal réparti durant tout le cycle secondaire», mais aussi le problème de charge de travail de l’élève et le manque d’encadrement. Le syndicat propose enfin une «refondation du baccalauréat» comme solution courageuse au lieu de la fuite en avant constatée depuis des années.
Meriem Sassi
