Traqué par les justices algérienne et italienne : Farid Bedjaoui coule des jours heureux à New York

Alors que la notice rouge diffusée par Interpol contre lui est toujours d’actualité, Farid Bedjaoui, le neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Justice, Mohamed Bedjaoui, – impliqués tous les deux dans les scandales de corruption en Algérie – semble jouir d’une liberté totale de mouvement. C’est le journal italien Il Sole 24 Ore qui publie une enquête contenant des révélations pour le moins fracassantes sur la nouvelle vie que mène le golden boy algérien objet de deux mandats d’arrêt internationaux lancés contre lui par les justices algérienne et italienne, recherché, notamment, pour «association de malfaiteurs finalisée à la corruption». D’après l’enquête menée par Il Sole 24 Ore, Farid Bedjaoui disposerait de dizaines de comptes bancaires domiciliés en Suisse, au Luxembourg, au Liban, à Singapour, à Hong Kong, aux Emirats arabes unis, ainsi que de dizaines de véhicules de sociétés enregistrées dans ces pays ainsi qu'à Panama et également dans le Delaware, cet Etat américain dont le manque de transparence dans le contrôle fiscal des entreprises fait qu'il est considéré comme une sorte de banque offshore sur le territoire des Etats-Unis. En cavale pour échapper aux deux mandats d’arrêt émis à son encontre en Algérie et en Italie, Farid Bedjaoui continue de mener une vie des plus normales et de vaquer à ses occupations sans être aucunement inquiété. Le journal italien révèle qu’il vient d’acquérir une propriété de grand prestige dans la Big Apple Tower à Manhattan, à New York, pour la bagatelle de 20 millions de dollars. Il Sole 24 Ore assure avoir pu vérifier que cette acquisition s’est faite suite à une opération dans laquelle Farid Bedjaoui a brassé de l'argent versé par les multinationales. Une partie de l’argent a donc été blanchi dans cette transaction immobilière qui ne devrait être ni la première ni la dernière pour le neveu de Mohamed Bedjaoui dont les biens à Paris (deux immeubles et un appartement dans le 16e arrondissement) avaient déjà été perquisitionnés par des policiers français et italiens avant d’être mis sous scellés, suite à une enquête ouverte, en 2013, par le parquet de Nanterre pour blanchiment de capitaux. Selon les résultats d'une enquête menée par la justice italienne, Farid Bedjaoui a perçu plus de 200 millions d'euros de la part de Saipem, la société d'ingénierie du groupe Eni, pour de soi-disant «services de courtage» effectués en Algérie. Or, il s'avère que ces 200 millions d'euros reçus de Pearl Partners Ltd, une société-écran enregistrée à Hong Kong avec des filiales dans les Emirats arabes unis, mais sans aucune activité en Algérie, ne représentent qu'une infime partie du flux impressionnant d'argent géré par Farid Bedjaoui et provenant de trois continents. Malgré tout cela, et au grand dam des justices algérienne et italienne, il ne serait pas près d’être inquiété.
Amine Sadek
 

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