Décès du général Abbès Ghezaïel, un de ceux qui ont sauvé la République en janvier 1992

Le général de corps d’armée Ben Abbès Ghezaïel, un des sauveurs de l’Algérie au moment où, en janvier 1992, les plus grandes menaces pesaient sur l’avenir de notre pays, est décédé hier dimanche, en fin d’après-midi, en son domicile à Alger, à l’âge de 83 ans. A l’époque, en tant que commandant de la Gendarmerie nationale, Ben Abbès Ghezaïel a fait partie du groupe d’officiers supérieurs de l’ANP qui ont empêché que l’aventure des élections législatives de décembre 1991 conduise le pays à la dérive. A partir de sa position à la tête de cette institution, il connaissait très bien les agissements du FIS, en particulier la démarche de ce parti visant à déstabiliser le pays pour prendre le pouvoir. Ben Abbès Ghezaïel avait dirigé, avec une grande efficacité, l’opération qui a mis fin à l’occupation des places publiques par le FIS. En bloquant, avec ses compagnons de l’ANP, le processus électoral, Ben Abbès Ghezaïel était en parfait accord avec la société civile, l’UGTA et plusieurs partis politiques, regroupés dans le CNSA (Comité national de sauvegarde de l’Algérie), qui avaient appelé à arrêter le processus électoral. Et personne, aujourd’hui, plus de 22 ans après les faits, ne peut nier que l’initiative de Ben Abbès Ghezaïel et des autres officiers supérieurs de l’ANP a été salutaire pour l’Algérie. En regardant ce qui se passe actuellement dans d’autres pays, on imagine le sort de notre pays si ces généraux avaient laissé la situation aller vers une prise du pouvoir par des islamistes. Dans ce groupe d’officiers supérieurs, lui, c’était «la méthode, l’efficacité, l’engagement et l’abnégation au quotidien», selon la description faite par son collègue dans l’ANP, le général Khaled Nezzar. Les journalistes qui ont approché Ben Abbès Ghezaïel, surtout dans les années 1990, alors qu’il dirigeait la Gendarmerie nationale, ont retenu de lui justement ces traits, ajoutés à sa simplicité, mais l’impression qu’il leur laissait était celle de la détermination dans son choix de ne pas laisser l’Algérie aller vers le chaos. Cette détermination – faut-il insister, encore une fois – était totalement partagée par les principaux responsables militaires dans l’ANP, animés des mêmes convictions patriotiques forgées par la lutte de libération nationale. Ce sont ces qualités qui lui ont valu le respect qu’il a inspiré au sein de la Gendarmerie nationale et de l’état-major de l’ANP, et le rôle qu’il a joué dans la coordination de la lutte contre le terrorisme. Imposant par son physique, l’ancien chef de la Gendarmerie nationale était par contre très discret et on ne lui connaît pas beaucoup de déclarations, en tout cas très peu qui aient été relayées par les médias. Il était pourtant le conseiller militaire du président de la République.
Kamel Moulfi
 

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