Economie : le Maroc se rapproche des BRICS, l’Algérie «déconnectée»

McKinsey Global Institute vient de livrer une longue analyse (Global flows in a digital age) consacrée à la connectivité des économies durant les quinze dernières années aux flux mondiaux des personnes, des finances, des marchandises et services et d’informations. Et si logiquement ce sont les économies développées qui restent plus connectées que les marchés émergents, il n’en demeure pas moins, selon les rédacteurs du rapport, que les taux les plus importants de progression ont été réalisés par des pays émergents ou en développement. Dans cette perspective, c’est le Maroc qui tire son épingle du jeu en réussissant à réaliser la plus grosse progression du monde, juste après l’île Maurice, pendant que l’Algérie n’a même pas pu se frayer un chemin dans au moins un des différents classements établis dans ce cadre (Indice de connectivité McKinsey Global Institute). Le McKinsey Global Institute indique, dans son rapport, que le Maroc figure parmi les marchés émergents qui sont de plus en plus connectés comme le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Arabie Saoudite. Le cabinet international estime, en effet, que l'économie marocaine «est de plus en plus étroitement imbriquée dans l’économie mondiale». «En l’espace d’une quinzaine d’années, le Maroc ressort même comme le deuxième pays au monde à avoir le plus progressé en termes d’intégration aux flux mondiaux», constate le cabinet. Le royaume a, en effet, gagné 26 places au classement des économies les plus intégrées aux flux mondiaux, avançant de la 79e à la 53e place mondiale entre 1995 et 2012. Après l’île Maurice, c’est la deuxième progression la plus rapide au monde. Le cabinet, qui passe en revue les statistiques et les performances de chacune des 131 économies objet de l’étude pour en mesurer «l’indice de connectivité et d’intégration» dans le réseau mondial des flux, met en évidence la croissance continue des flux d’échanges dans le monde, malgré, précise-t-il, l’impact de la crise de 2007. Deux principales raisons à cela : le rôle croissant des classes moyennes des pays émergents et les mutations technologiques. C’est sans aucun doute ces deux éléments d’analyse qui ont précipité l’Algérie aux dernières places des classements établis dans le cadre de ce rapport par le cabinet en question. Car il est connu que ce sont les classes moyennes qui sont le carburant des économies les plus développées. L’apport des nouvelles technologies, lui, n’est plus à démontrer. Certes, le peu de connectivité de l’économie algérienne à l’économie mondiale n’a pas que des inconvénients, comme ce fut le cas avec la crise financière mondiale de 2008 lorsque le système financier algérien a été épargné par la tempête qui s’est abattue sur le système financier mondial, grâce justement à l’absence de cette connectivité. Mais cela ne doit pas être le prétexte pour couper les ponts avec ce qui se passe dans le monde dans les différents domaines à un moment où la mondialisation devient inéluctable. Il suffit juste de savoir tirer profit d’une telle ouverture et au bon moment.
Amine Sadek
 

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