Après avoir interdit les drapeaux étrangers à Nice : Estrosi empêche les manifestations contre Israël

Encore une fois, le député-maire UMP Christian Estrosi, qui trône depuis 2008 sur la ville de Nice, exhibe toute son idéologie de haine envers les musulmans. Après avoir déjà interdit, le 30 juin dernier, à quelques heures du match Algérie-Allemagne, l'utilisation «ostentatoire» de tous les drapeaux étrangers dans sa ville, visant en premier lieu l’emblème national algérien, il vient de récidiver en signant une circulaire interdisant toute manifestation de soutien aux Palestiniens. Il a choisi la journée du 14 juillet –censée être, du moins officiellement, celle de la réconciliation – pour sévir. Les autorités n’ont pas tardé à mettre en exécution sa volonté, puisque la préfecture des Alpes-Maritimes a pris aussitôt un arrêté interdisant «tout rassemblement et défilé pro-palestinien» à Nice. La préfecture motive sa décision par un «risque de trouble à l'ordre public». Dans sa demande au préfet, le maire écrit : «Même si je considère que le droit de manifester est un droit fondamental, j'estime que la tenue d'un tel rassemblement le jour de la fête nationale est une provocation intolérable», évoquant des «rumeurs» de possibles perturbations du défilé prévu dans sa ville. Ami de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi excelle dans ce jeu de la surenchère populiste et dans la manipulation de l’opinion dans cette région du Sud, où l’extrême droite a un fort ancrage et cherche à faire mieux que les élus FN sur ce terrain de la xénophobie et plus particulièrement de l’islamophobie, même si Marine Le Pen a tenté de le doubler dans cette course autour du déploiement des «drapeaux étrangers», en demandant carrément la suppression de la double nationalité aux fils d’immigrés algériens. Comme les Le Pen, Christian Estrosi croit pouvoir garder la cote, en poussant son extrémisme toujours un peu plus loin. Déjà en 2012, ce même maire s’était distingué par un arrêté tout aussi discriminatoire vis-à-vis de la communauté maghrébine. Cet arrêté vise à réprimer «tout débordement autour des cérémonies de mariage», en décrétant que les noces à l’hôtel de ville devraient désormais se dérouler «sans cris, ni sifflets, ni drapeaux notamment étrangers, ni groupe de musique folklorique non autorisé sous peine de voir la cérémonie repoussée de 24 heures». Il estimait déjà que ces comportements sont «de nature à troubler (…) la tranquillité (des riverains) et la solennité de l’instant». Tout le monde avait compris qu’il ciblait les Maghrébins. Il faut dire aussi que ce maire notoirement raciste profite de la mollesse de l’opposition – avec un Front national qui détient un quart des sièges de la municipalité – et la complicité active d’une administration tout aussi zélée que ses élus.
R. Mahmoudi
 

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