Les Maliens réunis à Alger pour une entente durable

Les autorités algériennes ont réussi la prouesse de réunir les différents antagonistes dans le conflit malien. Des négociations ont commencé depuis ce matin à Alger entre le gouvernement de Bamako et les groupes armés du Nord pour trouver un accord de paix dans ce pays du Sahel, toujours instable malgré une intervention armée internationale toujours en cours. Dès l’ouverture, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a donné le topo en assurant que le gouvernement était disposé à aller «aussi loin que possible» en vue de parvenir à un accord «aussi vite que possible » pour une «entente entre Maliens». Selon lui, «le gouvernement est prêt à aller aussi loin que possible dans le cadre des lignes rouges qui ont été tracées». Ces lignes rouges étaient «le respect de l'unitéterritoriale, de l'unité du peuple du Mali et la forme républicaine de l'Etat malien». En effet, des groupes maliens comme le MNLA revendiquaient depuis de longues années l’indépendance. Mais aujourd’hui, ils mettent de l’eau dans leur vin et se limitent à demander une forme d'autonomie ou un statut particulier pour le nord qu'ils appellent Azawad. Déjà à pied d’œuvre, les négociateurs vont tenter de «trouver un consensus pour le partage du pouvoir» entre «d'un côté, les mouvements qui veulent une autonomie du nord du Mali» et de l'autre un «gouvernement ouvert à toute idée en dehors de l'indépendance». Alger n’a pas une grande marge de manœuvre dans ces négociations qui s’annoncent d’ores et déjà serrées. La prise des combats en mai dernier entre l’armée malienne et les différents groupes rebelles, dont le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), qui a occasionné des pertes importantes dans les rangs des soldats maliens, complique davantage ces négociations. Car le gouvernement malien arrive en position de faiblesse à la table des négociations, après une défaite essuyée sur le terrain. Dans un geste de bonne volonté avant les négociations, les parties antagonistes ont procédé, mardi soir, à Bamako à un échange de 86 prisonniers, 45 militaires et policiers d'un côté, et 41 Touareg de l'autre. Sont exclus des négociations les groupes liés à Al-Qaïda qui, à un moment alliés du MNLA, ont occupé pendant plus de neuf mois le nord du Mali avant d'en être partiellement chassés par une intervention armée internationale lancée le 11 janvier 2013. La réunion de haut niveau de soutien au dialogue inter-malien qui se déroule actuellement à Alger se tient au lendemain d’une opération humanitaire sous l’égide de l’Algérie, d'échange de prisonniers entre le gouvernement malien et les mouvements politico-militaires du Nord-Mali.
Rafik M.
 

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