Sommet Etats-Unis-Afrique : défection d’Al-Sissi et de Mohammed VI

Le sommet Etats-Unis-Afrique prévu à Washington cette semaine va enregistrer finalement plusieurs défections des dirigeants africains invités par Barack Obama. Une cinquantaine de dirigeants africains ont été conviés par la Maison-Blanche qui n’a officiellement écarté que le Soudan, le Zimbabwe, l'Erythrée et la République centrafricaine. Mais à quelques jours du sommet, l'Administration américaine n'est pas en mesure de fournir une liste des chefs d'Etat et de gouvernement africains qui seront effectivement présents à Washington. Si Bouteflika ne peut se déplacer pour des raisons de santé et délègue le Premier ministre pour le représenter, d’autres dirigeants des pays de l’Afrique du Nord, notamment, ont fait savoir qu’ils ne feront pas le déplacement aux Etats- Unis. Il en est ainsi du président égyptien Abdelfattah Al-Sissi et du roi du Maroc, Mohammed VI. «Le président égyptien et le roi du Maroc ne se rendront pas au sommet», a déclaré à l'AFP un responsable de l'Administration américaine, sans en donner les raisons. Le président égyptien avait été invité par Obama le 14 juillet dernier alors que tous les chefs d’Etat conviés ont reçu leur carton d’invitation au mois de mai 2014. La Maison-Blanche a donc changé d'avis à la dernière minute et décidé d’inviter Al-Sissi alors qu’il avait été dans un premier temps écarté suite à ce qui est qualifié de «coup d'Etat mené en juillet 2013 contre le président islamiste élu Mohamed Morsi». La réintégration de l'Egypte au sein de l'Union africaine semble avoir été la raison principale qui a motivé le changement d’attitude envers l’Egypte qui reste par ailleurs un allié des Etats-Unis au Moyen-Orient. Une alliance qui se confirme actuellement par le rôle joué par l’Egypte dans les tentatives de négociations pour obtenir l’arrêt de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, dont la situation précaire est peut-être à l’origine de l’annulation du déplacement d’Al-Sissi à Washington. De toutes façons, dans les circonstances actuelles liées au conflit israélo-palestinien, le sommet Etats-Unis-Afrique semble d’ores et déjà compromis, et les questions qui y seront débattues seront certainement «chahutées» par les échos des massacres perpétrés par Israël en Palestine, avec la bénédiction et l’aide en armement fourni par les Américains malgré les centaines de morts à Ghaza, en majorité des civils.
Meriem Sassi
 

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