Séisme d’Alger : des experts sollicités pour évaluer l’état du vieux bâti

Le séisme qui a frappé la semaine dernière Alger semble bien secouer les autorités. Si elle n’a pas fait de victimes, cette secousse tellurique de moyenne magnitude (5,6 sur l’échelle de Richter) a affecté le vieux bâti qui représente une partie importante du parc immobilier de la capitale. Pour éviter une catastrophe de l’ampleur de celle de Boumerdès en 2003, le ministère de l’Habitat, en collaboration avec le Conseil national de l'Ordre des architectes, a mis en place, aujourd’hui lundi, une commission d’experts dont le but est d’évaluer l’état du vieux bâti après ce séisme. Selon le président du Conseil national de l'Ordre des architectes (Cnoa), Djamel Chorfi, cette commission va mobiliser quelque 300 architectes pour assurer les travaux d'expertise nécessaires à l'évaluation préliminaire des bâtisses touchées dans les communes de Bologhine, La Casbah, Bab El-Oued, Sidi M'hamed et Bordj El-Kiffan. Cette opération vise à constater les dommages causés aux vieilles bâtisses, notamment celles remontant à l'ère ottomane et coloniale et ce, à travers l'établissement d'une fiche dans laquelle l'expert indiquera la nature exacte du dégât occasionné à la structure, à ses fondations, et aux escaliers. Ainsi, le ministère de l'Habitat entamera, par le biais de l'organisme de contrôle technique des constructions (CTC), l'évaluation approfondie des dégâts. Une opération qui va s’appuyer sur des moyens modernes de détection. Huit équipes sont déjà déployées pour expertiser quelque 1 816 maisons de La Casbah dans le cadre d'une opération spéciale de réhabilitation de la vieille médina qui connaît une forte densité démographique, en collaboration avec l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGBC), précise M. Chorfi. Le ministère de l’Habitat est conscient de la nécessité de s’assurer de la solidité des vieilles constructions situées dans des zones à forte activité sismique. Un souci clairement exprimé par le secrétaire général du ministère, Nacer-Eddine Azem, selon lequel «même si aucun décès n'a été enregistré en raison de la qualité des bâtiments, ce séisme nous donne à réfléchir à de nouvelles méthodes pour la prise en charge du vieux bâti». Il annonce dans ce sillage un projet de loi destiné à prendre en charge le vieux bâti qui devra être examiné prochainement. Le ministère de l'Habitat avait lancé il y a deux ans une opération de réhabilitation du vieux bâti dans les villes d'Alger, Constantine, Oran, Annaba et Skikda. Mais outre les budgets alloués qui semblent insuffisants, les autorités sont confrontées au manque d’entreprises spécialisées.
S. Baker
 

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