Israël, le golem

La colonisation de la Palestine continue à coups de massacres des populations à intervalle presque régulier, depuis plus d’un demi-siècle, encouragée par les grandes puissances occidentales et les royaumes arabes, et aidée par des intellectuels comme ces philosophes français qui prônent carrément la suprématie de la race juive, quand d’autres pour avoir bonne conscience vont jusqu’à demander une enquête sur Ghaza. Les images en direct des bombes larguées sur des foyers, sur des écoles, tuant et ensevelissant des civils, des enfants ne suffisent ni à les émouvoir ni à les faire réfléchir, allant même à accuser le Hamas, au moment où il résiste. Si des protestants, des sionistes américains sont organisés dans l’Aipac* pour exercer du lobbying sur le Congrès américain, le plus puissant parlement au monde, pour aider Israël dans son expansion coloniale, les musulmans, eux, s’organisent dans des unités piégées par le racisme et les féodalités ou dans des mouvements terroristes ou assimilés à des terroristes, et ne sont dans ce cas d’aucune aide aux Palestiniens, tout au contraire. Si le Hamas palestinien semble faire exception, nous savons tous que lors des guerres d’indépendance, les islamistes, ou plutôt cette frange islamiste de résistants, face à l’occupant sont temporairement nationaliste et, dans ce cas, qu’on ne se trompe pas, ce n’est pas Hamas qui est le golem, bien au contraire, mais Israël qui est celui des puissances occidentales. Adolf Eichmann, ce haut fonctionnaire allemand, cet officier supérieur nazi kidnappé par les agents du Mossad en mai 1960 en Argentine, lynché, à Jérusalem, n’entame-t-il pas la naissance du golem ? Eichmann a été lynché, si on considère avec Hannah Arendt que le procès était celui du système politique et non celui de l’assassin. On se demandait pourquoi l’extradition de ce criminel allemand n’avait pas été exigée par la République fédérale d’Allemagne ou par la République démocratique d’Allemagne ? Comme on se demande aujourd’hui pourquoi l’ONU proteste promptement contre l’enlèvement d’un soldat et non sur les centaines d’enfants, de femmes et de tous ces civils assassinés à Ghaza. Quand on a su quelques jours après que le soldat a été tué au combat, on peut conclure que «l’enlèvement» fait partie de la guerre psychologique que livre Israël à ses ennemis, mais aussi à ses amis depuis le procès d’Eichmann à l’instar de ses trêves unilatérales actuelles ! Nous savons aujourd’hui que si les Américains ont plombé la présidente d’Allemagne, les Israéliens eux ont plombé John Kerry, le secrétaire d’Etat américain ! Et dire qu’ils veulent faire du nucléaire iranien la menace sur le monde. Nous savons aujourd’hui plus que jamais que le nucléaire d’Israël est entre les mains de criminels de guerre, sachant qu’un leurre n’est jamais gratuit. Cela devrait nous faire réfléchir davantage.
Saadeddine Kouidri

*L'Aipac (American Israel Public Affairs Committee) est un groupe de pression né en 1951 aux Etats-Unis visant à consolider Israël et son territoire au dépend de la Palestine et des pays de la région.
 

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