Les fonctionnaires de plus de 60 ans mis à la retraite en septembre

L’instruction envoyée par Abdelmalek Sellal à toutes les institutions relevant de la Fonction publique pour mettre à la retraite tous les fonctionnaires ayant atteint l’âge de 60 ans concernera à la rentrée tous les cadres supérieurs nombreux à occuper encore de hautes fonctions de l’Etat, bien au-delà de l’âge légal de départ à la retraite et ce, malgré de précédentes décisions du Premier ministère. Ce énième rappel transmis aux institutions de l’Etat devrait permettre en principe de mettre à la retraite tous ceux qui ont échappé jusqu’à présent à l’application des précédentes instructions, qu’ils occupent des postes de directeurs centraux, de CES, ou autres fonctions directement liées au cabinet des ministres. L’information nous a été confirmée par des sources proches de plusieurs ministères, dont ceux du Tourisme et de la Culture qui n’ont pas encore opéré les changements demandés contrairement à d’autres, tels les ministères de l’Industrie et de l’Education qui ont déjà commencé à appliquer l’instruction, réactivée il y a quelques mois, dès la nomination du nouveau gouvernement Sellal. Il reste à savoir par qui seront remplacés ces cadres partants et quelle procédure de promotion ou de recrutement sera appliquée aux cadres plus jeunes, censés selon Sellal remplacer leurs aînés. Il est de notoriété publique que ce genre d’instruction est souvent mis à profit pour écarter tous les «indésirables» afin de garder les proches sous «contrat de consultant et d’expert», par exemple avec 10 000 DA/jour minimum, et recruter les membres du parti auquel appartient le ministre. Les jeunes cadres sans appui ou sans appartenance partisane ont souvent peu de chances d’accéder aux postes de responsabilité laissés vacants par les cadres mis à la retraite, quel que soit leur niveau de compétence. De nombreux jeunes fonctionnaires ayant fait toute leur carrière dans un département attendent depuis des années un hypothétique reclassement ou une nomination par décret. Les instructions de Sellal n’ont rien changé, puisque le «parachutage» et le «parrainage» de cadres sont monnaie courante dans la Fonction publique au détriment de la logique de gestion efficace.
Meriem Sassi
 

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