Le FFS veut réconcilier le pouvoir avec l’opposition

Le Front des forces socialistes (FFS) réaffirme sa volonté de tenir la conférence nationale du consensus durant les prochains mois. Il détaille sa démarche dans la résolution du conseil national rendue publique aujourd’hui. Ce parti s’inspire des expériences vécues ailleurs, dans d’autres pays, pour réunir les meilleures conditions pour la tenue avec succès de cette conférence. Pour ce faire, le FFS dit «adopter un mode opératoire inclusif, participatif et transparent pour l’organisation de cette conférence». Il définit d’ores et déjà son rôle comme «celui de facilitateur». A ce titre, il doit, avant la conférence, consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir notamment des objectifs et du programme de cette conférence. Il assurera pendant la conférence la modération des débats. Après la conférence, il fera le suivi des recommandations et veillera à leur concrétisation sur le terrain. Pour éviter un échec, il insiste sur l’élaboration du programme qui doit être un travail commun des parties prenantes de la conférence. Le FFS dit être conscient de la difficulté de sa tâche. Car pour arriver au consensus, il n’y a pas de chemins différents ni de formules miraculeuses. «Les différents acteurs disposés au consensus devront se préparer à céder, à renoncer à l’obtention du cent pour cent de leurs positions respectives, en cherchant un accord a minima possible», souligne-t-il, précisant que dans le cas contraire, l’entente sera difficilement réalisable. «Il arrive ainsi que des acteurs s’excluent d’eux-mêmes de ces processus à cause de surenchères internes ou de calculs politiciens à court terme. Mais ceci n’empêche pas d’aboutir à un large consensus, car le consensus national ne signifie pas unanimisme», soutient le FFS pour lequel le consensus ne s’obtient pas instantanément et ne dure pas indéfiniment. «Des efforts de conciliation, avant, pendant et après sont nécessaires pour garantir le succès de tels processus», poursuit le parti, qui ne sous-estime pas les difficultés de la mise en œuvre de ce processus. Il relève ainsi le fait que ce consensus national qu’il veut concrétiser «n’est pas défini à l’avance par l’un ou l’autre de ces acteurs, à travers une plateforme ou un programme, mais sera construit par l’ensemble des parties, dans un cadre neutre transparent permettant à chaque acteur, du système et de l’opposition, d’avancer ses propositions pour une meilleure gouvernance du pays sur les plans politique, économique, social, culturel et environnemental». La conférence que prépare le FFS va offrir ainsi «le cadre approprié à ces acteurs pour présenter leurs propositions respectives et découvrir à cette occasion de possibles convergences et un large consensus sur des questions d’intérêt national». Cette conférence, le FFS veut l’organiser en deux phases : évaluer les divergences et les convergences lors de la première phase avant d’engager la deuxième qui ne se tiendrait que si les conditions de consensus sont réunies. Le conseil national du FFS met en garde contre ceux qui seraient tentés d’entraver ce processus, et appelle les cadres et les militants du parti à rester vigilants. En promouvant le consensus, ce parti va-t-il réussir dans sa mission délicate d’amener toutes les forces politiques au pouvoir et dans l’opposition à se mettre d’accord sur un minimum politique qui permettra la construction d’un Etat démocratique ? De nombreux observateurs restent sceptiques quant aux chances qu’une telle démarche aboutisse dans le contexte politique actuel marqué par de graves divergences entre l’opposition et le pouvoir mais aussi au sein de l’opposition.
Rafik Meddour

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