Affrètement d’avion : le groupe français Avico réclame 7,5 millions d’euros à Air Algérie

Le groupe français Avico, qui offre une gamme intégrée de services pour le transport aérien, réclame à la compagnie nationale Air Algérie près de 7,5 millions d’euros de frais d’affrètement d’avions non encore réglés. Ce groupe, par lequel la compagnie nationale passe pour affréter des avions selon ses besoins réguliers ou saisonniers, demande à Air Algérie d’honorer son contrat et évoque un «risque d’imminent d’arrêt des vols» par les fournisseurs (compagnies d’affrètement), lesquels n’ont pas encore été payés. Le groupe Avico, basé à Paris, fait en effet état, dans une lettre de doléances adressée à la compagnie nationale, de factures d’affrètement arrivées à échéance pour des vols assurés depuis le début de l’année en cours, d’un total de 7 250 445 euros, auquels s’ajoutent 242 496 euros de facturation relative aux affrètements de 2013 et dont le paiement par Air Algérie n’a toujours pas été effectué. Le groupe Avico considère que cette situation met en péril son avenir. Une «situation» qualifiée par cette entreprise d’«intenable», en ce sens qu’elle met directement en cause la pérennité du groupe. Et si ce partenariat avec Air Algérie est aussi capital pour une entreprise qui collabore avec près de 200 compagnies aériennes et 250 collaborateurs expérimentés dans une quinzaine de pays, cela renseigne sur les gros contrats signés. Cette entreprise française affirme avoir toujours respecté les termes des contrats qui la liaient à Air Algérie et dit avoir, jusque-là, fait montre d’une grande flexibilité. Mais elle appelle la compagnie nationale à honorer sa part de ces mêmes contrats pour ce qui est de règlement des frais. Le groupe Avico a déjà informé ses fournisseurs de son incapacité à payer les heures de vols opérés pour le compte d’Air Algérie. Le non-paiement des factures réclamées induirait l’arrêt des vols affrétés. Ce qui compliquerait davantage la situation d’Air Algérie qui a déjà renoncé aux services de trois avions affrétés auprès de la compagnie espagnole Swiftair, à cause du crash du vol AH 5017 au Nord-Mali, assuré par l’un des avions de ladite compagnie, fortement critiquée pour son manque de fiabilité en termes de respect des normes européennes de navigation aérienne. Outre les affrètements de l’été 2014 qui n’ont pas été payés, le groupe Avico demande le règlement urgent de la facture de réconciliation de l’affrètement d’Avion Express qui serait due depuis octobre 2013. Comme première conséquence de cette situation, la compagnie malaisienne Air Asia ne veut pas renouveler son contrat d’affrètement à Air Algérie de l’A330 au-delà du 13 août. Un vide que la compagnie nationale devra combler rapidement pour faire face à la forte demande en pleine saison estivale. Avico dégage d’ores et déjà toute responsabilité par rapport à l’arrêt des vols affrétés.
S. Baker
 

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