Ali Benflis : «Le pouvoir politique est arrivé en bout de parcours»

Le président de Talaie El-Hourriyet a accusé, à partir de Biskra, le pouvoir de «faire des promesses trompeuses» et de «nourrir les illusions et les faux espoirs». Ali Benflis a affirmé que le système politique est «arrivé en bout de parcours» et est «devenu une étrange singularité dans son environnement mondial». Pour lui, le système érigé par Bouteflika, dont il fut le chef de gouvernement durant son premier mandat, est un système «dépassé par les profondes mutations que connaît notre société», si bien qu’il «ne correspond plus aux attentes et aux besoins» des Algériens, car il «est devenu incapable de prendre en charge et de régler les grands problèmes politiques, économiques et sociaux du pays». Ce système politique, estime Ali Benflis, «condamne notre pays à l’immobilisme et à la stagnation». Pour l’ex-candidat à la présidentielle d’avril 2014, l’Algérie vit une «crise du régime», en ce sens que les institutions «sont illégitimes et ne fonctionnent plus» et que la Constitution «est ineffective dans l’assurance du fonctionnement normal de ces mêmes institutions». Selon Benflis, il y a lieu de s’inquiéter face à «la vacance du pouvoir» et au «vide au sommet de l’Etat». «Aucun pays ne peut considérer une situation dans laquelle il est dépourvu d’un chef comme une situation normale», a-t-il souligné devant les militants de son parti. Le président de Talaie El-Hourriyet est convaincu que «le gouvernement de notre pays ne gouverne presque plus». Pour lui, «des forces extraconstitutionnelles ont pris en main les destinées du pays à la faveur de la vacance du pouvoir». Ali Benflis parle d’«une réelle dislocation du centre de la décision nationale», en raison de «contradictions» et de «divergences» entre ces forces extraconstitutionnelles «qui se sont installées de fait au sommet de l’Etat à la faveur du vide qui y prévaut». Abordant la dernière révision de la Loi fondamentale, Benflis estime que cette dernière a été «imposée» parce que les articles 6 et 7 de la Constitution ont été violés. Ces articles, a-t-il rappelé, disposent que «le pouvoir constituant appartient au peuple». Or, le peuple «n’a pas exprimé le besoin d’une révision constitutionnelle». Aussi a-t-il indiqué, «cette révision répond plus au besoin du régime politique en place qu’à celui du peuple lui-même». S’exprimant sur la crise économique que traverse l’Algérie, Ali Benflis relève que «le violent retournement de la conjoncture énergétique mondiale intervient dans les pires conditions pour notre pays». Il rappelle que les gouvernements ont pu, dans les années 1980 et 1990, «développer rapidement des stratégies de riposte», estimant que ces mesures avaient au moins le mérite d’exister. Benflis a fustigé l’«indolence» et l’«impuissance» du gouvernement Sellal, d’où, a-t-il dit, «l’absence de toute stratégie cohérente et globale de riposte à la crise économique actuelle». La gestion des affaires économiques par ce gouvernement est «inepte et inapte», selon lui.
Lina S.

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