Etrange retournement de veste au FLN : quand Abdelkrim Abada flatte Amar Saïdani

Le FLN ne cesse d’étonner les observateurs les plus avertis. Après lui avoir déclaré la guerre pendant des mois, le chef de file des redresseurs, Abdelkrim Abada en l’occurrence, vient d’avouer publiquement, aujourd’hui, avoir tourné la veste en faveur du très contesté secrétaire général du parti, Amar Saïdani. En tournée à Constantine, Abada a même flatté et assuré la défense de son désormais ex-ennemi juré en affirmant que Saïdani s’attelle à «faire le ménage au sein du FLN» et qu'il semble «être animé de bonne foi». Il n'a d'ailleurs pas hésité à appeler dans ce sillage les différents animateurs du mouvement de redressement à lui accorder un «délai de grâce». Un délai de grâce qui durera jusqu’au 10e congrès qui devra avoir lieu dans moins de six mois. Abdelkrim Abada explique son «retournement de veste» tonitruant par «la sincérité» sentie en l’engagement de Saïdani à débarrasser le FLN de ce qu’il qualifie «de charognards» qui cherchent «à se servir du parti et non pas à le servir». Le chef de file des redresseurs a eu tout le mal du monde à convaincre les coordinateurs locaux du mouvement de la justesse de sa démarche qui est en réalité motivée par sa peur de voir à nouveau Abdelaziz Belkhadem reprendre les rênes du FLN qu’il a perdues après une bataille larvée avec le mouvement de redressement. Ainsi, le message de Abada à «ses militants», c’est «tout, sauf Belkhadem». Pour lui, le parti a besoin d’un sang neuf à la faveur du prochain congrès qui sera, d’après lui, «plus que déterminant pour son avenir dans le paysage politique national». Les coordinateurs locaux l’ont mis en garde, dénonçant les nouveaux mouhafedhs nommés par le secrétaire général du FLN toujours contesté par le groupe d’Abderahmane Belayat et Abdelaziz Belkhadem. Ils les accusent, sans les nommer, de «népotisme» et de «clientélisme», et de «pratiquer la politique de l’exclusion des militants sincères et authentiques qui se font de plus en plus rares dans les rangs du parti». Mais pour Abada, il s’agit de traiter un mal par un autre. Autrement dit, pour contrer Belkhadem, il est près de s’allier à Saïdani dans l’espoir, visiblement, d’obtenir une bonne place lors du prochain congrès au sein de la direction nationale. Une promesse que lui aurait faite Amar Saïdani lors de sa «visite» à domicile, quelques jours avant la tenue de la session ordinaire du comité central en juin dernier. Amar Saïdani aurait-il promis autre chose à Abada en contrepartie de son soutien face au groupe de Belayat et Belkhadem ? L’avenir nous le dira. Pendant ce temps-là, les militants restent désabusés, égarés et, surtout, désespérés de voir leur parti sortir de ces querelles personnelles.
S. Baker
 

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