Les commerçants de Maghnia en grève à cause de la contrebande

Les commerçants de la ville frontalière de Maghnia sont en grève générale, qui aurait été suivie à près de 80%, selon les représentants des commerçants en colère. Les habitants de cette daïra souffrent le martyre depuis que les commerces ont baissé rideau pour protester contre la contrebande, sans cesse croissante, des marchandises vers le Maroc. Les grossistes se sont joints aux détaillants, créant ainsi une pénurie de denrées essentielles qui inquiète sérieusement les habitants si la grève devait perdurer. Seuls quelques magasins étaient ouverts ce lundi, premier jour de grève, lesquels n’ont pu couvrir les besoins d’une population agacée par l’ampleur que prend le trafic des marchandises dans cette daïra située à l’ouest de la wilaya de Tlemcen. Bien sûr, cette pénurie de produits de large consommation a été suivie d’une augmentation frénétique des prix. Si les citoyens dénoncent ce débrayage dont ils sont les premières victimes, il n’en demeure pas moins qu’ils s’élèvent contre le passage frauduleux des marchandises vers le Maroc, accusant les pouvoir publics de ne pas prendre des mesures efficaces pour endiguer ce phénomène qui saigne l’économie nationale. Pour les citoyens de Maghnia, en effet, il y a bel et bien négligence des autorités locales. Pour cela, ils exigent qu’une enquête soit diligentée pour définir les causes réelles de la persistance des trafics en tous genres. Plusieurs associations locales ont adressé une lettre au président de la République pour solliciter la mise en place d’une commission d’enquête. La wilaya frontalière de Tlemcen souffre, à l’instar des autres wilayas situées à l’extrême est, ouest et sud du pays, du phénomène de trafic de marchandises aux conséquences catastrophiques sur les populations locales qui souffrent des pénuries et des prix élevés qui s’ensuivent. Les marchandises, dont la plupart sont subventionnées par l’Etat, mais aussi le carburant et le cheptel, sont exfiltrés vers le Maroc, la Tunisie, le Niger et le Mali où la situation économique est très difficile. Ce phénomène s’ajoute à celui du trafic de drogue, qui connaît une forme particulièrement grave aux frontières avec le Maroc, classé désormais premier pays producteur de cannabis au monde. Les citoyens et les commerçants de Maghnia seront-ils enfin écoutés ?
Sarah L.

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