Benghebrit demain à Ghardaïa : une délicate rentrée scolaire

Secouée par une grave crise sécuritaire qui ne trouve toujours pas d’issue heureuse, la Vallée du M’zab tente, tant bien que mal, d’être au rendez-vous de la rentrée scolaire. Chefs d’établissements, inspecteurs, personnel administratif, Malikites et Ibadites, se sont réunis tous ensemble autours du premier responsable de l’Education de la wilaya de Ghardaïa afin d’assurer une rentrée scolaire ordinaire, sans couacs, ni violences. Le spectre des violences qui ont coûté la vie à une dizaine d’habitants de la région hante encore les esprits. Fortement marqués par ces violences, les parents d’élèves restent réticents quant à l’envoi de leurs enfants à l’école dès demain. Pour certains, les mesures de sécurité ne sont pas suffisantes pour garantir la sécurité de leurs bambins. La mission des responsables du secteur s’annonce difficile. L’année dernière, les enfants ont été contraints de rester loin des bancs de l’école pendant de longues semaines à cause de la persistance des violences. Des instructions fermes ont été données par la tutelle pour garantir plus de sécurité dans les établissements. Mais le risque, pour les parents, est dans les rues de Ghardaïa où tout peut arriver tant que le conflit qui mine la région n’a pas trouvé de solutions pérennes. Pour tenter de rassurer la population et plus particulièrement les parents d’élèves, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, donnera le coup d’envoi de l’année scolaire 2014-15 demain à partir de Ghardaïa. Il est à souligner que les établissements scolaires endommagés par les dernières violences ont été réhabilités. L’opération avait ciblé 39 écoles primaires, 25 collèges et 15 lycées implantés à travers la wilaya. Elle a consisté en la rénovation de l’étanchéité, de la peinture des classes, de la boiserie, des sanitaires et des cours et aires de recréation. Mais réhabiliter les écoles ne suffit plus pour garantir dans cette wilaya une rentrée scolaire tout juste normale. Le mal est profond et dépasse les prérogatives du ministère de l’Education. Il s’agit d’une crise éminemment politique dont les initiatives de règlement ont, jusque-là, toutes échoué. L’école fera-t-elle encore les frais de la persistance de ce conflit intercommunautaire, exacerbé par le chômage endémique et un contexte sécuritaire délétère dans la région ? Le temps nous le dira
S. Baker
 

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