Coronavirus : nos hadjis sont-ils suffisamment protégés ?

Les premiers contingents des futurs hadjis sont arrivés aux Lieux saints de l’islam. D’autres les suivront dans les jours à venir. En tout, 28 800 Algériens devront se rendre à La Mecque pour accomplir le cinquième pilier de l’islam. Mais au pays d’accueil, le coronavirus se propage et risque de toucher les pèlerins. Les autorités en charge du hadj affirment avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour éliminer tout risque de contamination. Le directeur de l'Office du hadj et de la Omra, Cheikh Berbara, se montre rassurant et optimiste quant au retour sain et sauf des hadjis. Sa source d’optimisme, l’absence de nouveaux foyers de coronavirus déclarés récemment dans le pays d'accueil. Mais le risque pèse fortement sur les pèlerins. Car le coronavirus n’a pas reculé en Arabie Saoudite. De plus en plus inquiétante, cette maladie fera l'objet d'un congrès international du 10 au 12 septembre à Djeddah, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le but d’élaborer une nouvelle stratégie de lutte plus efficace. C’est dire tout le danger de cette maladie qui affecte déjà sept Etats de la région. L’OMS dit poursuivre les efforts pour mener à bien, et au plus vite, les investigations essentielles comportant des études cas-témoins ainsi que des études sérologiques, environnementales et sur l’animal pour mieux comprendre l’épidémiologie, et en particulier les facteurs de risque, et évaluer où se situent les défaillances de la lutte contre l’infection. Et elle appelle à bien sensibiliser les pèlerins et les délégations de personnel médical accompagnantes afin qu’ils sachent comment détecter le coronavirus et quelles sont les précautions à prendre en matière d’hygiène personnelle et de lutte contre l’infection. Nos pèlerins sont-ils bien sensibilisés ? Ont-ils compris les précautions d’hygiène personnelle à prendre ? Il y a lieu de douter, surtout que le niveau d’instruction de nombreux candidats au hadj est très limité. Aussi, l’Algérie a montré par le passé des failles dans la prévention contre des maladies fortement présentes en Afrique noire. On se souvient encore de ces supporters de l’équipe nationale de football qui ont contracté le paludisme après avoir assisté au match barrage des Verts face au Burkina Faso à Ouagadougou en octobre 2013. Ainsi donc, il n’y a aucune garantie que nos hadjis soient à l’abri de toute contamination au coronavirus et de le faire entrer sur le sol algérien. Et les mots, fussent-ils rassurants, ne suffisent pas à prévenir une telle maladie.
S. Baker
 

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