Le MSP dicte-t-il sa démarche à la Coordination pour les libertés et la transition démocratique ?

Le siège du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a abrité, hier dimanche, une rencontre entre les membres de la CLTD et les dirigeants du Pôle des forces pour le changement. La CLTD était représentée par ses cinq membres fondateurs, à savoir Abderrezak Mokri, président du MSP, Sofiane Djilali, président de Jil Jadid, Mohcine Belabbas, président du RCD, Mohamed Douibi, secrétaire général du mouvement Ennahda, et enfin Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement. Etait absent à cette réunion Abdallah Djaballah, du Front pour la justice et le développement (FJD). Le Pôle des forces pour le changement était représenté par Ali Benflis, Tahar Benbaïbeche, Djahid Younsi et Noureddine Bahbouh. Les deux parties ont échangé leurs points de vue sur la situation politique et se sont entendues sur la nature de la crise qui paralyse les institutions de l’Etat. Ils ont constaté les périls que constituent pour l’Algérie «la vacance de pouvoir et les violations répétées de la Constitution». Les participants ont convenu de poursuivre ce type d’initiative «pour renforcer la démarche de l’opposition qui consiste à défendre l’idée d’un changement pacifique et démocratique», a indiqué un membre de la Coordination à la fin des travaux. Menant le bal, le chef du MSP s’est chargé d’expliquer la vision de la CLTD sur la transition démocratique. Selon lui, l’objectif d’une transition démocratique est «d’aboutir à la légitimité des institutions et à la consécration de la souveraineté populaire à travers des élections régulières et non entachées de fraude». A la fin de la réunion, les deux parties ont confirmé leur participation à une rencontre devant regrouper des partis et des personnalités de l’opposition le week-end prochain. Critiquée sur les contradictions internes qui la traversent, la CLTD s’est peu à peu transformée en tremplin pour le MSP qui, grâce à l’activisme de son patron, a réussi à lui imprimer ses orientations politiques et même ses mots d’ordre. D’abord, à travers une présence médiatique avantageuse, mais aussi par une mobilisation de ses relais politiques et associatifs qui occupent de plus en plus le terrain. Intervenant en véritable chef de file de l’opposition, Mokri se voit permis de radicaliser son discours, tout en jouant la carte de l’ouverture et du changement au sein de cette structure hétéroclite. Ainsi, il ne trouve aucune contradiction, par exemple, à continuer à exhiber ses liens organiques avec les l’internationale des Frères musulmans, et à en tirer profit pour peser sur la scène nationale, comme l’a montré la présence de son chef à une entrevue au siège de la présidence de la République, fin août dernier, entre le désormais ex-ministre d’Etat, Abdelaziz Belkhadem, et un représentant du Hamas palestinien, en pleine crise au Proche-Orient. Durant la même semaine, le chef du MSP a conduit un convoi de véhicules à Alger pour célébrer «la victoire» de la résistance palestinienne. Insidieusement, ce parti islamiste a réussi, depuis sa fameuse «odyssée» pour briser le blocus contre Ghaza en 2010, à accaparer cet élan de solidarité avec la résistance palestinienne, au détriment des autres formations politiques et même de l’Etat algérien.
R. Mahmoudi
 

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