La justice algérienne a-t-elle abandonné ses poursuites contre l’ex-DG de Djezzy ?

Au moment où la justice égyptienne confirme la condamnation à trois ans de prison ferme et à une amende de 50 millions de livres d’un des membres de la fratrie Sawiris, Nassef, frère de Naguib Sawiris et directeur général d’Orascom Construction, avant que celle-ci soit rachetée par le cimentier français Lafarge, la justice algérienne ne semble faire aucun cas des poursuites lancées contre l’ex-directeur général de Djezzy, l’Egyptien Tamer El-Mehdi. Ce dernier a pourtant écopé de deux peines de prison ferme pour fraude fiscale, mais n’a jamais fait objet, à ce jour, d’aucune interpellation. Convoqué plusieurs fois par le tribunal d’El Harrach pour répondre du même chef d’accusation, il ne s’y est, à aucun moment, présenté. Ce qui lui a valu d’être frappé d’une interdiction de sortie du territoire national. La décision a été rendue en mars 2012, comme l’a révélé Algeriepatriotique. Mais des sources ont affirmé à notre journal que Tamer El-Mehdi avait été exfiltré une année plus tôt. Ce qui lui a permis d’échapper aux poursuites judiciaires en Algérie. Sachant aussi que le Tribunal administratif d'Alger avait rejeté quatre actions intentées par Orascom Telecom Algérie visant l'annulation des redressements fiscaux évalués à plus de 44 milliards de dinars, imposés à la firme égyptienne en 2010 après une vérification de sa comptabilité par la Direction des grandes entreprises (DGE), relevant de la Direction générale des impôts, sa mystérieuse exfiltration avait suscité des interrogations sur les réelles intentions des patrons d’Orascom Telecom Algérie depuis leur installation controversée en Algérie. Des sources proches de la justice nous avaient, à ce propos, informés qu’une enquête serait diligentée pour déterminer les complicités dans l’exfiltration de celui dont les passeports britannique et égyptien comportent deux noms différents. Or, depuis le règlement du conflit qui liait Djezzy à l’Etat algérien, suite au rachat d’Orascom Tlecom par l’opérateur russe Vimpelcom en mars 2013, on n’entend plus parler de Tamer El-Mahdi, ni des poursuites judiciaires dont il est l’objet en Algérie. La justice algérienne a-t-elle délivré un mandat d’arrêt international à son encontre pour le juger en Algérie ? A-t-elle fait d’autres démarches pour donner suite à cette affaire ? Aucune information n’a filtré sur cette affaire, et tout porte à croire que, pour la justice, le dossier Tamer El-Mahdi est un dossier classé. Car bientôt trois ans après sa condamnation, Tamer El-Mahdi est toujours introuvable. Un véritable camouflet pour la justice algérienne.
R. Mahmoudi

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