L’Etat continue d’acheter la paix sociale par les subventions

Le gouvernement continue à chanter sa litanie de chiffres faramineux destinée à acheter une paix sociale fragile du fait de l’absence d’une stratégie à long terme pour endiguer le chômage et la pauvreté, et mettre fin à la crise multidimensionnelle que connaît le pays. Pas moins de 60 milliards de dollars, soit 30% du PIB, seront consacrés aux transferts sociaux, a annoncé ce matin le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l’ouverture des travaux de la 17e tripartite qui réunit le gouvernement, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les principales organisations patronales. Il a indiqué que l’Etat providence poursuivra sa politique des subventions de produits de large consommation au profit des couches défavorisées de la société. «La répartition des richesses doit être équitable : c’est le serment du président de la République quand il s’est présenté aux élections présidentielles et aussi celui des martyrs», a-t-il noté. Cette politique est décriée aussi bien par les économistes que par de nombreux observateurs nationaux qui estiment qu’elle n’est pas ciblée, profitant aussi aux riches et même aux pays voisins à travers la contrebande. Ils déplorent le fait que l’Algérie subventionne indirectement les producteurs étrangers et les importations au lieu d’encourager la production en lui consacrant les fonds injectés dans le soutien des prix. Mais le gouvernement fait fi de ces remarques, préférant arroser le peuple de subventions afin d’éviter des émeutes semblables à celles de janvier 2011 où de nombreuses villes se sont embrasées à cause de la hausse des prix de nombreux produits de large consommation, dont l’huile et le sucre. Mais il risque de ne pas toujours avoir les moyens de sa politique. Il suffit que les prix du pétrole chutent pour que les autorités algériennes soient obligées de revoir leur copie et de réviser à la baisse, voire supprimer le budget consacré transferts sociaux, à moins de s’endetter encore une fois auprès d’institutions internationales et de subir leur diktat comme durant les années 1990. Le gouvernement n’aura d’autres solutions que de plancher sur les causes réelles qui font que la plupart des ménages algériens ont des revenus insuffisants pour faire face aux dépenses quotidiennes et assurer ainsi une paix sociale durable.
Sonia B.
 

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