Sommet de Madrid : l’Algérie dissuade l’Europe d’intervenir en Libye

Alors que l’on se dirigeait directement vers une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye suite à la demande exprimée par certains acteurs politiques de ce pays, la voix de l’Algérie dans ce dossier complexe semble avoir fini par se faire entendre. Et pour cause. Notre pays restait le seul pays qui tentait jusque-là de dissuader les puissances occidentales de recourir à une intervention militaire étrangère en Libye pour empêcher la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays. La conférence de Madrid qui traitait des moyens de venir en aide à la Libye a fini par se ranger du côté de la position algérienne, exprimée mercredi dernier dans la capitale espagnole par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra qui estimait que «le rôle des institutions internationales consiste à aider et ne pas de se substituer (dans les affaires internes des pays souverains)». «L’Algérie ne peut accepter en aucune façon une intervention militaire étrangère en Libye», tonnait d’ailleurs le chef de la diplomatie algérienne à l’ouverture de la conférence en question. Au vu des recommandations de la conférence qui a, notamment, insisté sur l’inopportunité d’une action militaire étrangère en Libye et la nécessité, en même temps, d’apporter une assistance politique, économique et logistique à ce pays, la diplomatie algérienne s’en sort grandie. Les déclarations des ministres des Affaires étrangères espagnol et libyen à la fin de la conférence sont, ensuite, venues consolider encore plus la position exprimée par notre pays quant au rôle qui incombe à la communauté internationale en vue d'aider la Libye à sortir de la crise actuelle. «Indépendamment de toute l'aide dont a besoin la Libye, la solution doit venir des propres citoyens et des autorités de ce pays», a en effet déclaré le chef de la diplomatie espagnole, le ministre José Manuel Garcia Margallo. Ce dernier reprend d’ailleurs, à quelque chose près, les mêmes propos que ceux tenus auparavant par Ramtane Lamamra pour qui «la solution doit être libyenne et trouvée par les Libyens eux-mêmes». C’est dire que l’Algérie a su, lors des travaux de ce sommet, convaincre ses partenaires de la région que la meilleure manière d’aider le peuple libyen, ce n’est surtout pas de recourir à une intervention militaire étrangère qui aura, selon le chef de la diplomatie algérienne, des conséquences désastreuses sur ce pays. En insistant sur la «nécessité de préserver l'unité, la souveraineté et la démocratie en Libye», et sur une solution à la crise qui «doit émaner des Libyens eux-mêmes», les recommandations de la conférence font écho de manière très nette à la position exprimée par l’Algérie sur ce dossier.
Amine Sadek
 

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