La voie algérienne
Par Kamel Moulfi – C’est par la voie politique, c’est-à-dire la négociation, que la Libye sera aidée pour sortir du chaos dans lequel l’a plongée l’intervention militaire occidentale, pilotée par l’Otan et les Etats-Unis, en 2011, et qui avait pour objectif – atteint – l’élimination de Mouammar Kadhafi. La voie pacifique, prônée par l’Algérie, exclut l’ingérence extérieure et s’appuie sur la volonté des Libyens eux-mêmes d’en finir avec le terrorisme qui a pris sur leur sol. Dans ce dossier, la diplomatie algérienne a, incontestablement, remporté une victoire qui ne plaît pas aux va-t-en-guerre occidentaux. Ils se rattrapent dans le ciel irakien à coups de frappes aériennes fortement médiatisées mais qui laissent les observateurs dans le doute quant à leur efficacité. Plutôt que lancer leur aviation dans des raids spectaculaires très loin de chez eux, les dirigeants des pays occidentaux devraient se mettre à balayer devant leurs portes d’où part le soutien, financier et matériel, et même en hommes, par milliers, qui permet à Daech et consorts, en Irak, en Syrie et dans d’autres pays, de poursuivre leur œuvre criminelle. S’il n’y avait pas eu la ferme détermination de l’Algérie à empêcher une nouvelle aventure occidentale en Libye, ce pays serait aujourd’hui enfoncé encore plus dans l’instabilité et on sait que seule la population paie le prix d’une telle situation. Il est clair que la Tunisie et l’Egypte, voisins directs, comme l’Algérie, de la Libye, comptent beaucoup sur notre pays qui a une expérience unique en matière de lutte contre le terrorisme qu’il a menée avec succès, grâce à ses propres moyens et malgré le soutien accordé par certains pays occidentaux aux groupes criminels. C’est ce qui donne autorité à l’Algérie pour dicter la démarche pacifique à suivre en Libye, une démarche consacrée à Madrid lors d’une conférence internationale qui porte de façon significative sur «la stabilité et le développement» dans ce pays. A Alger, où il était en visite, le ministre des Affaires étrangères portugais, Rui Chancerelle de Machete, a résumé le sentiment qui domine dans la région : appui à la position de l'Algérie et confiance dans ses capacités à établir un dialogue interlibyen.
K. M.
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