Pollution de l’oued Soummam : l’étrange réaction des autorités

Au lendemain de la catastrophe écologique qui a touché l’oued Soummam, notamment sur le tronçon allant de Takrietz à Sidi-Aïch (à 45 km au sud-ouest de Béjaïa), où de grandes quantités de poissons ont été rejetées sur les rives, le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Béjaïa, Nadir Adouane, a révélé, aujourd’hui lundi, sur les ondes de Radio Soummam, que 80% des cas de cette hécatombe sont «d’origine chimique». Il impute cette situation aux unités industrielles qui jettent systématiquement leurs déchets dans la rivière, souvent sans contrôle. Sa direction avait lancé, ce matin, un appel en direction de la population lui conseillant de ne pas consommer ces poissons, pour éviter tout risque d’intoxication. Car des poissonniers peu scrupuleux avaient tenté de vendre ces poissons d’eau douce à des prix imbattables, et même des citoyens ne s’étaient pas privés d’en remplir des paniers. Il avoue cependant que sa direction n’a aucune solution urgente à préconiser pour endiguer le phénomène, en dehors d’une campagne de sensibilisation qu’elle est obligée de relancer auprès des industriels de la région pour les amener à se doter de stations d’épuration. Aucune mesure coercitive donc n’est, pour l’instant, envisagée contre ces chefs d’entreprise pourtant montrés du doigt par les associations écologistes de la wilaya de Béjaïa depuis longtemps. Pour rappel, les habitants des villes et villages situés sur les bords de la Soummam ont été surpris hier dimanche par des milliers de poissons morts qui flottaient à la surface de l’eau.
Rabah Aït Ali
 

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