Le FMI revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Algérie

Le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement revu à la baisse ses prévisions pour le taux de croissance du produit intérieur brut de l’Algérie en 2014 que l’institution financière internationale estime autour de 4% contre 4,3% dans ses précédentes estimations. Dans une conférence de presse qu’il a animée ce mercredi à l’issue de sa mission de consultations dans notre pays qu’il avait entamée le 17 septembre dernier, le chef de mission du FMI à Alger, Zeine Zeidane, a estimé que l’activité économique s’est «raffermie» en 2014 en Algérie, mais que la croissance du PIB réel devrait s’élever à 4% seulement contre 2,8% en 2013. Et si l’aisance financière de l’Algérie est un élément qui agrée l’institution financière puisqu’elle permet à notre pays de constituer au fil des ans «une marge de manœuvre considérable sur les plans extérieur et budgétaire grâce à sa richesse en hydrocarbures», il n’en demeure pas moins que, selon le FMI, «les risques qui pèsent sur la stabilité macroéconomique s’accentuent». «Pour la première fois en quinze ans, le solde des transactions courantes devrait devenir déficitaire. Le recul de la production d’hydrocarbures, la forte consommation intérieure et la baisse des cours du pétrole pèsent sur les exportations tandis que les importations continuent d’augmenter», relève le représentant du FMI en Algérie. L’institution financière internationale prévoit aussi que «le déficit budgétaire devrait se creuser à plus de 6% en raison de la diminution des recettes des hydrocarbures, d’une nette augmentation des dépenses en capital et du maintien d’un niveau élevé de dépenses courantes». L’orateur notera, également, que «le solde du Fonds de régulation des recettes demeure considérable, mais il devrait accuser un repli pour la deuxième année consécutive». Ce qui l’amène à recommander à l’Algérie d’investir davantage dans le secteur des hydrocarbures, d’accroître les prix intérieurs des produits énergétiques, de disposer d’un taux de change plus compétitif et d’accroître et de diversifier sensiblement les exportations hors hydrocarbures. Le FMI s’est montré, par ailleurs, critique à l’égard de la politique salariale de l’Etat, en écho aux augmentations des salaires dans la Fonction publique. «Il est nécessaire de mener un travail ambitieux et soutenu de rééquilibrage des finances publiques pour placer la politique sur une trajectoire viable et veiller à épargner la richesse des hydrocarbures pour les générations futures. Ce travail de rééquilibrage doit passer par une plus forte mobilisation de recettes hors hydrocarbures et par une maîtrise des dépenses courantes, notamment salariales», tranche le FMI qui recommande, à ce propos, l’adoption d’une règle budgétaire pour, explique-t-on, «aider à gérer les recettes provenant des hydrocarbures et imposer une discipline en matière de dépenses». M. Zeidane tient à noter, par ailleurs, que l’inflation a marqué un net repli pour se situer en dessous de 2%, «en partie grâce au resserrement de la politique monétaire». Il met, cependant, en garde contre «le risque de nouvelles tensions inflationnistes», conseillant «un suivi rapproché» du phénomène. Le FMI constate, plus globalement, que l’Algérie bénéficie d’une stabilité macroéconomique mais, précise-t-il, «elle a besoin d’une croissance plus rapide et plus inclusive afin de créer suffisamment d’emplois pour une population jeune». «Pour relever le défi, il faudra mener de vastes réformes structurelles propices à l’épanouissement du secteur privé. Des réformes s’imposent pour améliorer le climat des affaires, lever les contraintes à l’investissement étranger, promouvoir l’intégration au commerce international et réduire les rigidités du marché du travail», recommande encore le FMI.
A. Sadek
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.