Guerres au nom de l’islam : un congrès international en Algérie pour lever les amalgames

L’accélération des événements ces derniers mois mettant au cœur des nouveaux conflits internationaux l’islam a poussé l’Association internationale soufie Alawiyya ONG Internationale à organiser un congrès international, du 27 octobre au 2 novembre prochains, à Oran et Mostaganem, pour tirer au clair les bouleversements que vit actuellement le monde musulman. Plus de 54 intervenants et 3 000 congressistes venus du monde entier vont se pencher, pendant cinq jours, afin de chercher des approches nouvelles pour que cessent les affrontements au nom de l’islam et favoriser l’émergence d’une société du «mieux vivre ensemble». Si, comme indiqué dans le programme, la première journée du congrès s’intéressera aux stéréotypes du féminin-masculin ancrés dans l’imaginaire collectif, la deuxième journée s’attardera sur l’éducation et sur la dialectique entre tradition et modernité. «Comment l’éducation des jeunes peut-elle contribuer à l’émergence d’une culture de paix ? Est-ce que la tradition et la modernité s’opposent dans le monde musulman ? Comment les femmes et les valeurs féminines peuvent-elles contribuer à résoudre les conflits qui affligent nos sociétés ?» sont autant de questions auxquelles tenteront de répondre les participants de différentes nationalités et spécialités. Des islamologues aux sociologues, en passant par des historiens et des journalistes, tous les invités vont se mettre de la partie pour décrypter ce qui a pu transformer le monde aujourd’hui en un champ de bataille. Parmi les invités, l’on peut citer Aissa Belmekki, pédagogue ; Mustapha Cherif, professeur et religieux ; Tareq Oubrou, théologien, et Abderrazak Guessoum, philosophe qui auront à débattre du conflit intergénérationnel sans tabou : jeunes et politique. Il y aura également Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le sort des enfants en temps de conflit armé ; Fatma Oussedik, militante féministe, enseignante en sociologie et consultante auprès de l’Unesco et de Ford Fondation ; Gunter Pauli, écologiste, auteur et conférencier, promoteur du concept de l’économie bleue ; Farida Sellal, auteure du livre Sauver l’imzad, et d’Elisabeth Inandiak du Courrier International. L’AISA ONG Internationale, qui est une organisation spirituelle au statut consultatif spécial, veut ainsi décortiquer la problématique entre tradition, religion et modernité. «Les événements qui occupent l’actualité nous démontrent qu’il faut réaliser des changements en profondeur dans notre façon de vivre ensemble. Les femmes musulmanes doivent assumer un véritable leadership pour changer ce monde de conflits. Provoquer des changements durables doit passer par l’éducation, et c’est l’une des raisons pour lesquelles les femmes ont un rôle si important à jouer dans l'établissement d'une culture de paix. Ce sont elles qui transmettent les valeurs d'égalité, de compassion, de coopération, et elles doivent intervenir dans le débat d’idées dès maintenant pour construire les fondements de la culture de paix», affirme le Cheikh Khaled Bentounes, leader spirituel de la voie soufie Alawiyya, un des organisateurs de ce congrès. L’AISA ONG Internationale est appuyée par la Fondation Djanatu Al-Arif dans l’organisation de ce congrès qui a pour objectif d’amorcer une réflexion sur l’importance des femmes et du féminin dans la tradition musulmane afin d’engendrer une mutation profonde de nos sociétés. Des sociétés fortement secouées par des violences multiformes.
Rafik Meddour
 

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