Le directeur général de la Sûreté nationale craint la propagation de la protestation à tout le pays

Le directeur général de la police, Abdelghani Hamel, dont les policiers protestataires réclament le départ, bombarde les différentes directions de la police à travers le pays de télégrammes pour s’enquérir de la situation. Selon des sources concordantes, le DGSN a enjoint aux chefs de sûreté des différentes wilayas et daïras de ne pas sanctionner les policiers et de gérer la situation avec souplesse. Nos sources indiquent, par ailleurs, que les policiers qui n’ont pas pris part à la protestation restent attentifs à l’évolution de la situation et sont solidaires de leurs collègues rassemblés à Alger pour revendiquer ce qu’ils considèrent être des droits socioprofessionnels, à l’instar de tous les autres corps de métier. Ces sources rappellent, à ce propos, leurs conditions de travail extrêmement difficiles, «alors que les responsables de la DGSN n’ont pas bougé le petit doigt pour les améliorer un tant soit peu». Nos sources révèlent que les policiers mobilisés à Ghardaïa étaient parfois contraints de dormir à même le sol, sur un carton de fortune, et avaient droit à une nourriture de base insuffisante. Beaucoup parmi eux n’auraient pas revu leurs familles pendant dix mois, sans que cela inquiète leurs chefs. Ces sources ajoutent que cette situation n’est pas propre à Ghardaïa, puisque tous les policiers mobilisés pour le rétablissement de l’ordre, que ce soit au sud, au centre, à l’ouest ou à l’est du pays, vivent les mêmes conditions de travail intenables. Cette situation s’est aggravée depuis janvier 2011, période durant laquelle le «printemps arabe» menaçait le pays d’un embrasement général. Les émeutes, bien que sporadiques, ont poussé les responsables politiques à maintenir un niveau d’alerte plus ou moins élevé, avant que ce dernier atteigne son maximum suite à l’enlèvement puis la décapitation du ressortissant français Hervé Gourdel, en Kabylie. Les citoyens ont remarqué, ces dernières semaines, le renforcement du dispositif sécuritaire au niveau des grandes villes. Un effort supplémentaire a été demandé à ces policiers qui souffraient déjà sans le dire de saturation et de manque de considération de la part de leurs chefs.
Karim Bouali
 

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