Une petite histoire récente réelle

Diplômé en génie civil d'une université algérienne (master 2), il n'est arrivé ni à poursuivre ses études pour un doctorat pour cause de «piston» ou de places limitées ni à trouver un emploi. Il finit par accepter un emploi chez un entrepreneur privé, analphabète, pour 20 000 DA. Non satisfait des conditions de travail, il démissionne après un mois pour un emploi ailleurs ; dans une entreprise d'Etat de gestion des zones industrielles sous la condition de passer par l'Anem qui lui offre 15 000 DA pour s'occuper des… bordures de trottoirs. Complètement déçu après trois mois, il décide de faire son service national, en retard quand même. Là on lui annonce qu'il est considéré comme «insoumis» qui lui a valu une affectation à l’extrême sud en plus de l'attribution du grade de sous-officier au lieu d'officier, et ce, durant un an et demi ! Un sergent/ingénieur et vu ses capacités, on le charge du suivi des projets en plus de participer périodiquement aux barrages de contrôle. Trois mois avant qu'il ne termine, il s’évertue cahin-caha à s’inscrire pour un doctorat à l’étranger. Des dossiers par ci et par là et puis une chance ; la première université qui l’accepte pour un PHD en génie civil est… chinoise ; une grande université reconnue, spécialisée en génie civil avec… bourse du gouvernement chinois ! Un mois et demi après son service national, il se retrouve en Chine dans des conditions, selon lui, inespérées ! En effet, visa en main, il réserve une place Alger-Pékin auprès de la compagnie Air Qatar dans la semaine au prix de 90 000 DA (aller-retour) avec escale à Doha. Air Algérie n’étant pas disponible dans la semaine en plus du prix de 260 000 DA pour le vol le plus proche. Une fois à Doha, il a été pris en charge de façon «royale» (selon son expression) dans un hôtel 4 étoiles avec un autre Algérien en partance pour le Canada. En plus, un «bon» ou ticket d’achat de 170 dollars lui a été offert pour ses dépenses, valable à l’intérieur de l’aéroport. Le lendemain, direction Pékin où il prend un autre avion pour Harbin (ville chinoise de 11 millions d’habitants située en Mandchourie, dans le nord de la Chine). A l’aéroport, un étudiant algérien a été chargé de l’accueillir pour le ramener à l’université. Il faut dire qu’il est resté en contact téléphonique (en anglais) avec l’employée chinoise chargée de son dossier durant toute la durée du vol. A l’université, on lui a réglé tout dans la journée : inscription, chambre, fournitures scolaires (livres, cahiers, stylos, etc.), plus 1 500 yuans (sorte de prime d’installation), ajoutés aux 2 000 yuans pour la bourse du mois de septembre, soit 3 500 yuans (environ 47 000 DA). Il est vraiment satisfait ! Il doit rester quatre ans, dont une année de langue. «Cherche la science, même en Chine» dit-on (hadith apocryphe). Merci la Chine ! Qui dit mieux ?
Nasser
 

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