2014, un acte fondateur pour l’établissement d’un Etat de droit

Il y a 60 ans, des femmes et des hommes se sont levés pour réclamer l’indépendance de leur pays, seul acte pouvant leur permettre de vivre libres et de jouir des droits et de la justice dont ils étaient privés. Ces femmes et ces hommes, peu nombreux au départ, ont montré le chemin à suivre et porté l’espérance. Rejoints par tant d’autres, ils ont, collectivement, réussi un exploit dans ce XXe siècle, celui d’amener l’une des cinq puissances mondiales à accepter le fait qu’elle a été politiquement, médiatiquement et militairement défaite. En libérant le pays, ces femmes et ces hommes n’avaient pas pour ambition la seule indépendance de l’Algérie. Ils voulaient avant tout que l’Algérie soit libre pour que les Algériens puissent bâtir un Etat de droit conformément à la Proclamation du 1er Novembre. 60 ans après, l’Algérie est certes indépendante, mais les Algériens sont prisonniers d’un régime d’un autre âge. Un régime despotique qui s’est imposé au lendemain de l’indépendance, pour ne pas dire avant, et qui s’est accaparé le pays et ses ressources. Depuis, ce régime organise et trafique les élections, rédige et modifie les Constitutions selon ses propres besoins, détourne les moyens du pays et installe la corruption comme moyen de gestion des clientèles. Ce régime a confisqué l’indépendance du pays et privé ainsi les Algériens de leur ambition démocratique. Il a gravement mis les Algériens dans une situation de précarité absurde au regard de nos moyens financiers, de nos ressources naturelles et de notre potentiel humain, fait d’une jeunesse fougueuse et avide de liberté. Ce régime est coupable de la dérive sécuritaire, sociale et économique du pays, et ce faisant, représente un frein à l’épanouissement légitime des Algériens et le développement du pays. Ainsi, après l’espoir déclenché en 1954 puis 1962, c’est le désespoir qui a pris le relais. L’espoir d’une population éprise de liberté et de promotion sociale s’est vite fracassé sur la rapacité de ceux qui ont formé et façonné ce régime honni. Pourtant, en 2014, et malgré le renouvellement générationnel, le 1er novembre 1954 reste une date clé honorablement portée par les générations qui se sont succédé : elles n’ont jamais fait l’amalgame entre l’ambition indépendantiste et généreuse des pères de la Révolution, et l’ambition malsaine de ceux qui ont confisqué l’indépendance du pays. De manière symbolique, dans leur lutte pour la démocratisation du pays, les forces démocratiques du pays ont renouvelé le serment de Novembre en réussissant l’exploit d’unir leurs forces afin que l’Algérie accède à l’état d’Etat de droit. C’est que l’âme et les valeurs de Novembre n’ont jamais quitté les authentiques nationalistes qui sont dans l’opposition démocratique, et qui font face à ce régime et ses clientèles qui ont largement trahi ce serment. 2014 a vu naître une opposition unie, riche de sa diversité, consciente des enjeux d’une Algérie à la dérive et partageant la même ambition pour le pays. Une opposition regroupée au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) et qui, le 10 juin 2014, s’est réunie unie pour dire à ce régime que désormais il ne pourra plus utiliser sa faiblesse pour se maintenir. Que désormais, c’est avec la force de son union qu’il devra compter. Une opposition qui, 60 ans après ses aïeux, montre le chemin pour la démocratisation du pays. Alors, en ce 1er novembre 2014, et au-delà de nous poser la question de ce que nous avons fait de notre indépendance, nous pouvons nous dire que l’espérance qui a soulevé des femmes et des hommes est toujours possible dans cette Algérie éternelle. A nous, à chacun de nous, de prendre conscience du message porté par la CNLTD et de nous engager dans le sillage de cet appel pour l’établissement de l’Etat de droit, clé de voûte pour la dignité et l’épanouissement des Algériens.
Gloire à ceux qui ont donné leur vie pour l’indépendance de ce pays.
Victoire à ceux qui luttent pour en faire un Etat de droit.
Zoheir Rouis, secrétaire national de Jil Jadid
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.