Un maire ancien membre de l’OAS participe à une conférence sur l’expulsion des immigrés

L’ancien membre de l’organisation criminelle OAS qui a massacré de nombreux Algériens durant la guerre de Libération et même après l’indépendance, Jacques Bompard, sera la vedette des «Assises de la remigration, du grand remplacement au grand retour» qui auront lieu le 15 novembre à Paris. Député-maire d'Orange (Vaucluse) et président de la Ligue du Sud, Jacques Bompard ira ainsi à la rencontre de ses pairs, auxquels il prêchera son discours, bien connu, anti-migration, xénophobe, islamophobe et raciste. Un discours qui a le vent en poupe dans une France économiquement en déclin. Galvanisés par leur victoire encore retentissante lors des dernières élections européennes, les extrémistes et racistes français, regroupés sous le sigle du Front national et d’autres entités foncièrement hostiles à l’étranger, se pencheront ainsi sur la meilleure manière de chasser les étrangers non européens, essentiellement des Algériens puisqu’ils représentent la communauté la plus importante, de leur «mère patrie». L’appel fait à Jacques Bompard, qui jouit d’une longue expérience acquise au sein de l’OAS, qui faisait de l’assassinat des Algériens sa spécialité jusqu’au début des années 70, n’est pas fortuit. Connu pour ses thèses anti-migration et anti-Union européenne, Jacques Bompard est fils d'un résistant officier de l'armée française, appartenant à une famille gaulliste. Il est l'époux en secondes noces de Marie-Claude Bompard (née Marie-Claude Pelletier) qui partage son militantisme politique, et qui est conseillère générale du canton d'Orange-Est depuis 2004 et maire de Bollène depuis mars 2008. Il commença sa carrière politique en militant en faveur du retour de Charles de Gaulle avant de se détourner du gaullisme au moment de la guerre d'Algérie. Jeune étudiant, il est le président de la Fédération nationale des étudiants de France (FNEF) à la faculté des sciences de Montpellier de 1962 à 1965. Il créa la section de l’OAS à Cambronne à Montpellier. Il rejoint par la suite les rangs du mouvement étudiant d'extrême droite Occident dont il intégrera plus tard le secrétariat national, avant d'adhérer aux Comités Tixier-Vignancour (CTV), puis à Ordre nouveau après la dissolution d'Occident en 1968. Sa présence en tant que conférencier de marque à ces Assises trahit les véritables objectifs des organisateurs. En se penchant sur la migration, dont ils gonflent les chiffres pour faire croire aux Français à un envahissement d’étrangers, les organisateurs, nostalgiques de l’Algérie française ciblent principalement les Algériens de France, plus nombreux et plus attachés à leur pays d’origine. Jacques Bompard et compères ne supportent visiblement plus de voir le drapeau algérien partout en France, tenu par des jeunes Franco-Algériens. Il ne faut pas oublier la campagne menée par les organisations de l’extrême droite, comme le Bloc identitaire ou encore La ligue du Nord, contre les supporters algériens en France lors de la Coupe du monde de football en été dernier, poussant les autorités publiques à interdire les défilés en cas de victoire de l’équipe algérienne. Le Front national est ensuite monté en première ligne pour remettre sur le tapis la question de «l’émigration encombrante et envahissante» et la nécessité d’organiser le retour de tous ces migrants. Il a également réclamé la suppression de la double nationalité pour les Maghrébins. En faisant appel au «savoir-faire» de Jacques Bompard, l’extrême droite française, qu’il incarne d’ailleurs bien, veut visiblement poursuivre «l’œuvre inachevée» de l’OAS, qui n'a finalement pas complètement disparu 52 ans après l'indépendance de l’Algérie.
Rafik Meddour
 

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