Que signifie la recrudescence des activités terroristes dans l’ancien fief de l’AIS à Jijel ?
Les informations récentes portant sur la situation sécuritaire en Algérie semblent indiquer des tentatives de redéploiement du terrorisme dans la région de Jijel où, d’après un communiqué du ministère de la Défense nationale, des armes et des munitions ont été récupérées par l’ANP, hier vendredi, grâce à l’exploitation de renseignements. Le communiqué ne le précise pas, mais les armes et les munitions étaient certainement dans une cache et la question qui se pose est de savoir dans quel but elles étaient là. Cette information est à rapprocher de celle se rapportant à l’élimination de deux terroristes dans la même wilaya, dimanche 26 octobre, au cours d’une embuscade tendue par des éléments de l’ANP dans cette wilaya. Là également, des armes et des munitions ont été récupérées. Qui sont ces terroristes qui tentent visiblement de se réimplanter dans la région ? Quoi qu’il en soit, la lutte contre le terrorisme, et contre le crime organisé qui lui est lié, ne connaît pas de répit tant que ce double phénomène n’est pas éradiqué. Des éléments des gardes-côtes ont saisi, récemment, au nord de Ras El-Afia, au large de la ville de Jijel, 33 kg de kif traité chargés à bord d'un plaisancier. Dans le cadre de cette lutte contre les narcotrafiquants et autres contrebandiers, les éléments de la Gendarmerie nationale ont récupéré, de leur côté, il y a quelques jours, au nord de la ville d'Aoulef (Adrar), des armes et des munitions. Le type d’armes récupérées confirme la connexion entre le terrorisme, appuyé sur des groupes transnationaux, et les réseaux du crime organisé, tous deux particulièrement actifs aux frontières, mais qui sont, à chaque fois, mis en échec par les forces armées algériennes. Depuis le «printemps arabe», le terrorisme a renforcé ses dimensions internationales et a trouvé des bases en Libye à partir desquelles il tente de s’étendre dans les pays voisins, notamment en Tunisie qui connaît un regain d’activité terroriste visant à compromettre les élections qui s’y déroulent. Sur ce terrain, la coopération algéro-tunisienne est active comme l’indique le contenu des entretiens entre responsables des deux pays qui a porté sur la situation sécuritaire dans la région et la menace terroriste, aggravée par l’instabilité en Libye. Certes, l'Algérie fait face à une situation difficile alimentée par l’instabilité dans la région qui facilite les mouvements d'armes et comporte le risque d'infiltration des terroristes par les frontières, mais ce risque est pris en charge par l'ANP qui veille à sécuriser pleinement le pays.
Houari Achouri