La double mort de Bouteflika

Dans un sketch, le énième qu’un humoriste étranger consacre aux nombreux séjours de Bouteflika dans des hôpitaux français notamment, Tanguy Pastureau nous apprend que Bouteflika, qui vient de séjourner durant trois jours dans l’hôpital d’Alembert de Grenoble spécialisé dans les maladies vasculaires, avait déjà été admis au moins une demi-douzaine de fois au Val-de-Grâce depuis son premier long séjour dans cet établissement hospitalier français, en 2005. Officiellement, selon la présidence de la République algérienne et l’APS, il n’y a séjourné qu’à deux reprises, en 2005 et en 2013. Tristesse et colère sont les principaux sentiments qui dominent chez l’Algérien et l’Algérienne, qui acceptent difficilement que celui qui fait office de président de la République soit devenu la risée des médias étrangers et des voyeurs du monde entier et qu’à cause de son obsession aveugle pour le pouvoir, l’image de leur pays et sa crédibilité sont durablement ternies et entamées. Il faudrait vraiment être maudit pour terminer, comme Bouteflika le fait actuellement, une carrière politique commencée brillamment durant la Révolution et poursuivie depuis 1962. En effet, à 27 ans, il était déjà ministre de la Jeunesse et des Sports, à 29 ans, ministre des Affaires étrangères jusqu’à 1979 et depuis avril 1999, il est président de la République, imposé dans les conditions scandaleuses que l'on sait. Au-delà donc de la fin biologique que tout être vivant connaît un jour ou l’autre, c’est la mort politique et médiatique de Bouteflika, à laquelle nous sommes en train d’assister en direct, qui attriste le plus ceux et celles qui ont cru en lui et qu’il a amèrement déçus par son comportement indigne d’un chef d’Etat, à cause de sa cupidité et son obstination à se maintenir à tout prix dans des fonctions qu’il ne peut plus visiblement assumer.
Rabah Toubal
 

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