Emeutes à Touggourt : le RCD dénonce la répression policière

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a vivement réagi aux émeutes qui ont secoué vendredi soir la ville de Touggourt et qui se sont soldées par deux morts et près d’une quarantaine de blessés. «Deux jeunes citoyens viennent de perdre la vie suite à des tirs par balles et plusieurs dizaines de blessés sont à dénombrer parmi des centaines de manifestants pacifiques à Touggourt. La répression policière a été, encore une fois, d’une violence inouïe et disproportionnée», a dénoncé ce parti dans un communiqué rendu public aujourd’hui. Le RCD regrette ainsi qu’aux revendications sociales et légitimes d’une population abandonnée, on répond par une répression féroce. «Ce déferlement de la violence des services de sécurité confirme l’incapacité du pouvoir à apporter des solutions aux attentes citoyennes et à anticiper sur des mouvements de protestation récurrents», estime ce parti qui relève «la gravité de la situation politique et sociale que traverse notre pays». Une situation qui «exige, selon cette formation de l’opposition, résolument une profonde rupture et l’urgence d’une transition politique pour éviter le chaos à la nation». Pour le RCD, ce qui s’est passé à Touggourt, comme ce que vivent de nombreuses régions du pays, rappelle, chaque fois, que «la colère et la misère qui la nourrit sont les conséquences de l’incompétence, de l’autisme et de l’illégitimité du pouvoir». Il condamne ainsi «avec force ces meurtres et exige à ce que justice soit rendue».
Le MDS dénonce les «dérapages» de la police
Le MDS qualifie d’intolérable la mort de deux jeunes manifestants à Touggourt. Pour lui, exprimer sa colère et son indignation ne suffit plus. Comme il estime que s’attaquer à un commissariat n’est pas la meilleure réaction contre la répression. Car une telle action de colère aurait pu dégénérer. Le MDS appelle à ce que l’enquête de la DGSN soit «transparente et rapide» car c’est «une étape obligée vers l’apaisement de la situation». Il estime en revanche que l’escalade de violence qui a conduit à l’irréparable appelle à une prise de responsabilité des autorités dont le caractère despotique et l’incapacité à rompre avec les intérêts néolibéraux apparaissent à l’occasion de ces décès. Une enquête a été lancée, en effet, pour déterminer les circonstances du drame qui a suivi une tentative de faire libérer des manifestants arrêtés par la police après trois jours de rassemblement pacifique pour réclamer une distribution de terrains et l’amélioration de leurs conditions de vie qui sont déplorables. «Ce drame illustre l’absence de volonté de dialogue de la part du pouvoir politique. Les autorités locales ou nationales n’ont que la police à envoyer pour répondre à coups de matraque aux revendications citoyennes», a indiqué cette formation politique qui dénonce la tentative des autorités locales de «démobiliser les manifestants pacifiques en attisant la violence». «C’est parce que régulièrement les valeurs de la démocratie sont bafouées que nous en arrivons à déplorer des décès lors de manifestations. Et le refus de certains protestataires de consentir au respect de l’ordre public ne fait que souligner plus largement le déficit de légitimité du pouvoir. Une fois de plus, il apparaît à travers ce drame qu’il n’a pas pris la mesure de la crise démocratique qui frappe l’Algérie», a encore souligné le MDS, rappelant que dans sa déclaration du 16 octobre dernier, il avait réclamé une «réforme profonde des différents services de sûreté et de sécurité», en déplorant que les policiers soient «utilisés comme béliers, désignés coupables de “dépassements” pour finir sacrifiés sur l’autel de la défense du système».
S. Baker
 

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