Emploi et recrutement des universitaires : entre mépris, favoritisme et passe-droits !

Aujourd’hui, plus de 50% des cols blancs au chômage et plus de 50% des ouvriers sans emploi le sont à cause du changement du système politico-économique du pays. La privatisation à la vitesse vertigineuse est aussi un facteur des départs en pré-retraite ou en chômage et de la fermeture abusive d’entreprises. L’Algérie ne serait pas arrivée à ce point noir, si ses dirigeants n’avaient pas laissé l’avancée du pays en pilotage automatique entre les mains d'un ministre appelé Temmar. D’autres témoignages ont abondé dans le même sens, mais quelques orateurs économistes ont plaidé la cause de la mauvaise gestion d’une politique économique qui a besoin d’introduction de réformes et de revenir à une bonne politique économique et une surveillance étroite des ressources du pays. Durant les années soixante et soixante-dix, longtemps considéré comme un laissez-passer sur le chemin de la réussite, le diplôme que délivrent les universités algériennes aujourd’hui et en train de devenir une sorte de «passeport pour nulle part». Ce qui attend maintenant la masse de diplômés de l’enseignement supérieur, enfants du peuple, c’est le sous-emploi, l’insatisfaction au travail et parfois le chômage pendant de longs mois ou années. Souvent en surnombre avant même d’avoir été embauchés occasionnellement ou constatant que leur formation se révèle inutile sur le marché du travail, ces diplômés déçus sont de plus en plus contraints à accepter des emplois inférieurs à leurs qualifications, si toutefois ils en trouvent. D’ailleurs, constatation faite sur le terrain, plus de 99 % des enfants des responsables et des influents ne se sont jamais plaints du chômage, diplômés ou pas, ils occupent les meilleurs postes et ont leur facilité d’accès à l’Ansej, Angem, aux prêts bancaires, etc. Certaines entreprises nationales n’embauchent que les enfants des travailleurs comme s’il s’agissait d’un héritage de royaume, comme à l’ENTV ou les radios locales par exemple. Alors que les enfants des chômeurs héritent de leurs parents le chômage. L’illogisme qui gangrène le pays depuis les débuts des années quatre-vingt-dix. Ça se passe partout, surtout au niveau de l’audiovisuel, ceci s’est transformé en passe-droit, priorité absolue aux enfants des travailleurs, et quels travailleurs encore ! Le nombre de demandes d’emploi non satisfaites s’élevait à des dizaines de milliers uniquement dans la région de l’Ouest. Un fardeau pour le ministère de l’Emploi qui doit scrupuleusement respecter la Constitution du pays qui garantit l’emploi à tous les Algériens ! Là aussi, les médias n’ont pas soufflé un mot. Ils préfèrent se coucher à plat ventre devant le système appliqué. Alors que l’Anem, censée assister les demandeurs d’emploi, n’accomplit que rarement sa mission, voir même ferme ses bureaux devant les chômeurs dans certaines communes. Certains diplômés de l’enseignement supérieur que nous avons côtoyés, las de l’inactivité, avaient opté pour l’immigration clandestine, ils ont réussi en quelque sorte et aux dernières nouvelles, ils sont installés dans les pays scandinaves et du golfe Arabe, d’autres, un certain nombre, se sont engagés dans les troupes françaises de la Légion étrangère, en qualité de cadres. Mais la nostalgie du pays ne les a pas épargnés. La situation ne semble pas devoir se modifier dans un avenir proche. Alors que les femmes sont particulièrement touchées par cette situation de l’emploi. A l’exception des filles des influents et des responsables, la masse des filles diplômées ne fait qu’agrandir les rangs des sans-emploi. D’autant plus que certaines institutions civiles et militaires avaient, ces dernières années, gonflé abusivement les critères de recrutement. A l’exception des candidats pistonnés. Alors, circonstance oblige et misère, de plus en plus de diplômés acceptent des emplois (s’il y en a) inférieurs à leurs qualifications, on observe une réaction en chaîne qui affecte l’ensemble du marché du travail. Toutes les catégories de travailleurs sont touchées et chacun à son tour est forcé de s’orienter vers des postes inférieurs à sa formation et à son expérience.
L’avenir reste incertain !
Certaines sources gouvernementales soulignent que l’afflux d’étudiants dans les universités algériennes et «la production» de diplômés est «sans commune mesure avec les besoins, tant quantitatifs que qualificatifs, de l’économie nationale». Les universités devraient entreprendre une planification plus réaliste de leur enseignement et guider les étudiants dans le choix de leurs programmes et l’identification de leurs objectifs professionnels. Nos sources ajoutent que les innovations techniques ayant fait apparaître de nouveaux besoins en spécialistes, techniciens et cadres, il est probable que de nombreux diplômés pourraient trouver des emplois satisfaisants qu’ils n’avaient même pas envisagés. Il existait des possibilités intéressantes dans des domaines où, traditionnellement, les diplômés n’étaient pas employés, comme le secteur bancaire, à condition de redéfinir certains postes pour y inclure des responsabilités plus grandes. Ceci reste une théorie, qu’il fallait appliquer et surtout mettre un terme aux «piston et favoritisme» qui ont empoisonné le marché du travail et pourrir les qualifications, surtout les faux diplômes comme le «gonflage» des notes du bac, les passe-droits entre étudiants et professeurs, pour entrer à la faculté de médecine. A ce sujet, nous attendons toujours le résultat de l’enquête ouverte au sujet du scandale des faux diplômes au niveau de la faculté de médecine d’Oran. Cela fait plus de quatre mois que le scandale a éclaté et à ce jour rien n’a filtré ! Est-ce les fils et parents «des flène et feltène qui sont impliqués ?» Certains lycéens que nous avons rencontrés sont des victimes du piston. Ils avaient fourni des dossiers avec leurs relevés de notes – ils sont des brillants élèves – pour faire carrière dans un établissement militaire qui venait d’ouvrir ses portes, mais sans résultat, même leurs dossiers envoyés par voie recommandée ne leur ont pas été retournés. Une déconsidération et un non-respect caractérisés. Ce tableau est si décourageant, mais ce que nous exposons démontre clairement qu’on n’est pas sorti de l’auberge. Et l’avenir de nos enfants, seul Dieu le sait comment il sera fait ! L’histoire dira aussi comment des ministres et des responsables censés travailler jour et nuit pour solutionner le problème du chômage ont failli à leur mission.
Cheikh Hamdane
 

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