Les services secrets algériens auraient «drogué» des terroristes sans les arrêter : à quoi joue Echorouk ?

C’est une vraie histoire à dormir debout que nous raconte le quotidien Echorouk qui rapporte les «aveux» d’un terroriste faits aux services de sécurité mauritaniens : au cours de l’été 2005, les services secrets algériens ont réussi à «faire dormir», à l’aide de yaourts, tous les éléments d'un groupe terroriste, durant 24 heures, dans une zone située entre Djelfa, Biskra et Ouargla. Et après ? Rien ! Selon les «aveux» de ce terroriste, ils se sont réveillés, ont compris qu’ils étaient surveillés et ont quitté les lieux. Les terroristes ont donc dormi 24 heures et quand ils se sont réveillés ont décidé de déguerpir. Tout simplement. Cela veut dire que l'armée algérienne avait 24 heures pour les neutraliser pendant qu'ils roupillaient, puisqu'elle savait où ils se trouvaient, mais elle ne l'a pas fait. Cette histoire a l’air un peu tirée par les cheveux. Raconter que les services secrets algériens ont réussi à «faire dormir» des terroristes et les ont laissé partir une fois réveillés relève, sinon de l’affabulation, du moins d’un mystère qui doit bien avoir son explication. Ces faits se seraient passés en été 2005. Ils sont en contradiction totale avec ce que disent les responsables algériens et ce que font, sur le terrain, au prix de lourds sacrifices, les forces de sécurité en matière de lutte antiterroriste. Cette démarche est caractérisée par la même détermination à éradiquer ce phénomène depuis qu’il est apparu en Algérie. Les responsables de l’ANP ne cessent de le rappeler, c’est grâce à la poursuite de la mission de lutte contre le terrorisme que la sécurité, la stabilité et la quiétude dans notre pays ont été ramenées. Les tentatives de régénérescence du terrorisme, à la faveur de l’environnement extérieur et l’instabilité qui règne dans le voisinage rencontrent la même riposte ferme des forces de sécurité qui font preuve de la plus grande vigilance pour les mettre en échec. Dernièrement, l’éditorialiste de la revue mensuelle El-Djeich soulignait que «l’ANP continue de mener la chasse à ces criminels où qu’ils se trouvent, avec détermination et persévérance, jusqu’à leur éradication totale et définitive et l’assainissement de l’ensemble du territoire national de leurs méfaits ». Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le rappelait encore à Paris, ce jeudi, «il ne faut jamais faire de concession au terrorisme». Il a cité, en exemple, la réaction de l'Algérie suite à l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine. Certains médias étrangers n’avaient pas manqué de critiquer la riposte ferme des forces de sécurité algériennes. Ce n’est pas tout. L’Algérie a étendu la lutte sur ce «front» à la coopération régionale. La coopération sécuritaire entre l’Algérie et la Tunisie est significative à cet égard, comme l’atteste la réunion, en juillet dernier, entre Abdelmalek Sellal et le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, à Tébessa, consacrée essentiellement à la lutte contre le terrorisme. Alors à quoi joue Echorouk en rapportant des «aveux» douteux ?
Houari Achouri
 

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