Migration clandestine : 3 419 morts en Méditerranée en 2014

La Méditerranée est devenue «la route la plus mortelle du monde» en 2014 avec, au moins, 3 419 migrants qui ont perdu la vie en tentant de la traverser en quête d’un avenir meilleur. C’est ce qu’indique ce mercredi le Haut Comité des Nations unies pour les réfugiés (HCR). D’après cette source, depuis le début de l’année, ce sont plus de 207 000 migrants qui ont tenté de traverser la Méditerranée, un chiffre presque trois fois plus élevé que le précédent record de 2011 lorsque 70 000 migrants avaient fui leur pays lors du Printemps arabe. «Ces chiffres constituent une nouvelle étape à laquelle nous assistons cette année : nous faisons face à un arc de conflits et l’Europe y a été directement confrontée», a d’ailleurs déclaré, à ce propos, à l’AFP Adrian Edwards, le porte-parole du HCR. Le HCR a, en outre, indiqué que pour le seul mois de novembre, 8 000 migrants ont été secourus en mer Méditerranée. Mais avec la fin de l’opération Mare Nostrum qui a permis de sauver des dizaines de milliers de migrants en Méditerranée, la situation s’est empirée. L’Italie avait lancé cette opération sans précédent dans l’urgence de la tragédie qui avait frappé Lampedusa, mais ne souhaitait pas la prolonger à long terme, faute de soutien de ses partenaires européens. Le HCR n’a, d’ailleurs, pas manqué de critiquer la gestion migratoire des Etats européens, regrettant que certains gouvernements se focalisent davantage sur le maintien des étrangers hors de leurs frontières que sur le respect de l’asile. «C’est une erreur, et précisément la mauvaise réaction à avoir dans une période où un nombre record de personnes fuient la guerre», fulmine Antonio Guterres, Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés. «Tous les pays ont des préoccupations de sécurité et de gestion de l’immigration, mais les politiques doivent être conçues de manière à ne pas conduire à ce que les vies humaines deviennent des dommages collatéraux», a-t-il expliqué, à ce propos, recommandant aux Etats de «s’attaquer aux vraies causes profondes». «Les Etats doivent s’attaquer aux vraies causes profondes, c’est-à-dire examiner les raisons pour lesquelles les personnes fuient, ce qui les empêche de chercher asile par des moyens plus sûrs, et ce qui peut être fait pour sévir contre les réseaux criminels qui prospèrent dans ce contexte, tout en protégeant les victimes», conseille-t-il. Avec des conflits au sud (Libye), à l’est (Ukraine) et au sud-est (Syrie/Irak), l’Europe connaît actuellement le plus grand nombre d’arrivées par la mer. Près de 80% des départs s’effectuent depuis les côtes libyennes pour rejoindre l’Italie ou Malte. La plupart de ces migrants arrivés en Italie cette année sont des Syriens (60 051) et des Erythréens (34 561).
A. Sadek
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.