Lutte contre le terrorisme : les bourdes françaises

Lorsque l’Algérie luttait «mordicus» contre le terrorisme, le monde occidental avait une conception bien particulière de ce phénomène. Il a fallu qu’il soit touché dans sa chair pour qu’il daigne réagir en y mettant tous les moyens humains, matériels et juridiques pour le combattre. L’espace dit Schengen, en Europe, est un des dispositifs pour y faire face. Une coordination internationale, qui s’avérait indispensable, a été mise en place et tous les pays y contribuent selon leurs moyens ou capacités. Pendant que ce monde enregistre des succès – avec à sa tête les Etats-Unis dont on sait qu’ils sont l’un des pays l’ayant engendré avec sa politique abjecte toujours arrogante et hégémonique–, voilà que la France, ce pays outragé et «mis à genoux» par les nazis, mais qu’un certain de Gaulle aidé par les alliés lui a rendu la dignité, se permet, maintenant par on ne sait quelle «piqûre de mouche» ou accident dans son histoire gouvernementale, de bafouer en foulant au pied tout ce qui a été érigé jusque-là – certainement avec beaucoup d’intelligence, de difficultés et de sacrifices – au nom d’un principe des droits de l’Homme ou humaniste bien étrange et troublant. Elle était, pourtant, l’une des chantres dans cette lutte ! Par son exécrable pression sur le Mali, en Afrique comme toujours, pour faire libérer un citoyen français pris en otage (dont on se demande comment il se trouvait là sachant l’insécurité qui y règne) en échange de la libération de terroristes (dont deux Algériens), en plus du paiement d’une rançon, la France ne peut s’attendre qu’à payer, à l’avenir, plus cher sa pseudo-action humanitaire. Après tout, que valent quatre terroristes africains devant un citoyen européen/français dans la mesure où les méfaits qu’ils commettront se dérouleront chez eux, a-t-elle dû se convaincre ! Surtout s’ils sont encore pays liges ou dépendants. Cette conception chauvine, égoïste, voire raciste, de la «chose terroriste» aura ses conséquences que l’esprit étriqué de ses dirigeants ne peut encore percevoir. Alors que toute concession même humanitaire dans cette lutte est toujours perçue comme une impuissance au demeurant, comme preuve de l’approche du but, ce qui encourage à redoubler les attaques, elle vient, par ce geste volontaire, d’ouvrir le «boîte de Pandore» en entrant, en plein, dans l’engrenage infernal que seul Dieu peut arrêter ! C’est l’Algérie qui le dit car, par son expérience, aucun pays ne peut l’égaler en matière de lutte antiterroriste. La France doit bien savoir qu’un ou deux terroristes dans la ville peuvent provoquer des dégâts incommensurables qui exigent une mobilisation de moyens parfois démesurés pour les neutraliser ! Qu’en pensent les Etats-Unis ? Cette France-là, impénitente, n’en est pas à sa première ineptie, notamment dans l’affaire de l’Arche de Zoé où elle a fait libérer, par des pressions sur le Tchad, des trafiquants d’enfants, ou bien l’affaire dite des «infirmières bulgares» ou encore l’affaire du Rwanda avec sa «grave erreur d’appréciation» et enfin avec les successifs «incidents» récents qu’elle a montés contre l’Algérie. Le Maghreb et plus encore le Mali subiront aussi les conséquences de cette libération. Il s’agit bien d’un acte de faiblesse, particulièrement grave, de la part de cette France qui donne ainsi, en effet, toute la latitude aux terroristes d’en user et d’en abuser pour s’enrichir et/ou financer d’autres actions. Elle doit donc en assumer toutes les conséquences ! «Tu l’as fait avec tes mains (entendre enfoncer le clou), tu l’arracheras avec tes dents», dit une maxime algérienne (ou maghrébine). La politique extérieure française, actuelle, ne nous semble pas aussi engagée et cohérente que celle de tradition. Dommage pour la France et également pour l’Algérie et son projet d’amitié qu’elle voulait sincère et durable. Ce n’est pas encore ce que nous souhaitons. Espérons-le, peut-être, quand la génération colonialiste aura disparu avec son rêve du «paradis perdu».
Amar Djerrad
 

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