Ali Benflis : «Le chantage à la stabilité est un argument creux»

L’ancien chef de gouvernement et coordonnateur du Pôle des forces du changement, Ali Benflis, a dénoncé vertement la guerre que livre le pouvoir en place à l’opposition politique à travers «sa clientèle politique», allusion aux partis gravitant autour du système. Par le biais d’un communiqué rendu public, l’ex-candidat à la dernière présidentielle ne mâche pas ses mots et rejette ces attaques et les arguments utilisés par ces partis pour dénigrer l’opposition. Cette manière d’agir s’explique, selon M. Benflis, par le fait que «le régime politique en place dans notre pays vit en état de total désarroi». «C’est ce désarroi qui l’amène à persister dans son attitude de déni des réalités et dans la fuite en avant. Il vient de lancer un appel désespéré à sa clientèle politique, qui y a répondu avec zèle et empressement pour appuyer la guerre d’usure qu’il livre sans retenue à l’opposition nationale», insiste-t-il. Aux accusations du régime et de ses supplétifs, l’ancien chef de gouvernement répond de manière tranchée. «Nous rejetons avec force toutes ces accusations que nous tenons pour ce qu’elles sont : de vaines tentatives d’un régime politique en fin de parcours qui croit pouvoir assurer sa survie et son salut en rejetant sur les autres la responsabilité de ses errements et de ses échecs. Ses tentatives que lui dictent sa faillite et son désespoir ne trompent personne et certainement pas le peuple algérien qui n’est que trop instruit des dangers de l’impasse politique, économique et sociale à laquelle il a conduit le pays». Pour Benflis, «l’aventure n’est pas dans l’action de l’opposition, mais bel et bien dans l’attitude déraisonnable et obstinée de condamner tout un pays à l’immobilisme et à la stagnation au seul bénéfice d’intérêts claniques et de réseaux rentiers». «Quant à l’ingérence étrangère, elle est recherchée et même souhaitée par le régime en place lorsqu’elle le conforte et lui témoigne ses complaisances, mais elle est dénoncée et ciblée dès lors qu’elle met en exergue ses manquements et ses contradictions », rétorque M. Benflis pour qui «le chantage à la stabilité et à l’ingérence étrangère est un argument creux, dont le régime en place a tellement abusé, qu’il a perdu toute crédibilité». «De même, en se présentant comme seul garant et comme seul défenseur de cette stabilité, le régime politique en place n’est attaché qu’à usurper une légitimité sécuritaire comme substitut à la légitimité populaire qu’il n’a pas», estime Benflis qui martèle que «les tentatives d’intimidation, les menaces et les mises en accusation abusives n’auront pas raison de la détermination de l’opposition nationale à assumer le devoir national qu’elle saura mettre à la hauteur des exigences de la situation critique à laquelle la nation tout entière fait face».
Amine Sadek
 

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