Des ONG dénoncent la montée de la xénophobie en Angola

Dans un communiqué rendu public, neuf organisations humanitaires dénoncent «de graves violations des droits humains» des personnes migrantes sur le sol angolais et exhortent les autorités angolaises à se plier aux conventions internationales ratifiées par l’Etat angolais. Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme(FIDH), l’Association malienne des droits de l'Homme (AMDH), l’Association mauritanienne des droits de l'Homme (AMDH), l’Association malienne des expulsés (AME), Amnesty International Mali, la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), l’Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme et du citoyen (OGDH), l’Organisation nationale des droits de l'Homme (ONDH) et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (RADDHO), les forces de l’ordre angolaises procèdent depuis quelques jours à des «arrestations et détentions arbitraires», des «traitements cruels et inhumains» sur plusieurs ressortissants africains. «Les autorités angolaises se sont engagées dans une nouvelle opération de lutte contre l'immigration clandestine qui s'apparente à une véritable traque aux migrants, 3 000 personnes ayant été raflées dans les rues de Luanda ces dix derniers jours», indiquent les organisations précitées. «Les ressortissants africains sont violemment arrêtés, ajoutent-elles, dans les rues de Luanda, à leurs domiciles ou sur leurs lieux de travail avant d'être transportés vers le centre de rétention de Trinita, à 30 km de Luanda, et certains rapatriés de force. Là-bas, ils sont détenus dans des conditions cruelles, inhumaines, humiliantes et dégradantes. Les personnes sont entassées dans des cellules exiguës, sans eau ni nourriture. Certaines femmes enceintes, dont deux originaires du Mali et de la Guinée, ont été contraintes d'accoucher dans la promiscuité de ces lieux.» Des actes de torture et d'extorsion de fonds auraient également été rapportés. Selon la même source, les arrestations seraient aussi entachées de «discrimination» à caractère ethnique et religieux, car ayant majoritairement ciblé des ressortissants musulmans originaires surtout de la Guinée, la Mauritanie, du Mali et du Sénégal. «Des témoignages ont fait état d’encerclement des mosquées par les services de l’immigration le vendredi 19 décembre 2014», indique-t-on encore. Ces organisations interpellent les autorités angolaises, les pays africains dont sont originaires les migrants en question et l’Union africaine pour que cessent ces graves violations des droits humains, de veiller au respect des droits fondamentaux des ressortissants immigrés en Angola et d’assurer leur défense et leur protection ainsi que d’assurer le respect du droit international des droits humains dans la conduite des politiques migratoires de ses Etats membres.
Houneïda Acil
 

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