Abdelghani Hamel à In Salah pour discuter de… gaz de schiste
Alors que les militants anti-gaz de schiste ne décolèrent pas et continuent à occuper la rue, les autorités ont dépêché, aujourd'hui dimanche, le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, pour rencontrer des représentants des manifestants. Officiellement, le DGSN s’est déplacé dans cette région du Sud pour inspecter des unités opérationnelles de la Sûreté nationale. Il aurait, selon le communiqué de la cellule communication et presse de la DGSN, rencontré «fortuitement» au salon d’honneur Tefsaout d’In Salah «un groupe de citoyens qui ont soulevé des préoccupations liées à la question du gaz de schiste». Ce haut responsable s’est engagé à transmettre les doléances de ces citoyens au gouvernement et à la Présidence. «Tout ce qui a été dit lors de cette rencontre entrant dans le cadre de l’action de la police de proximité sera soulevé aux instances gouvernementales concernées et aux hautes autorités», est-il indiqué dans ce communiqué laconique. Il y a lieu, cependant, de s’interroger sur cette visite qui s’apparente à un «avertissement» de la part des hautes autorités du pays. Les militants anti-gaz de schiste ont jusqu’à présent manifesté pacifiquement et sans grands heurts, et les pouvoirs publics ont toléré ces manifestations. Mais cela va-t-il continuer ? Le déplacement de Hamel intervient le jour même où un rassemblement des militants anti-gaz de schiste a été empêché à Alger. Il se peut aussi que le DGSN se soit déplacé pour des raisons sécuritaires, la situation sur les frontières sud étant tendue après l’attentat qui a visé l’ambassade d’Algérie en Libye et revendiqué par la nébuleuse terroriste de Daech. Dans ce contexte, il aurait donc été dépêché pour convaincre les manifestants de mettre un terme à leur mouvement de protestation afin de permettre aux forces de sécurité d’être disponibles pour faire face à d’éventuels projets terroristes.
Rafik Meddour