Rassemblement du FFS à Béjaïa : graves accusations contre le wali

Quelque cinq cents élus et militants du FFS ont répondu à l’appel de la fédération de Béjaïa pour un rassemblement, aujourd’hui mardi, devant le siège de la wilaya. Devant l’assistance, les cadres du parti se sont relayés pour dénoncer la gestion du chef de l’exécutif de la wilaya et demander expressément son départ. Le fédéral du parti a été le premier à ouvrir le bal, en déclarant que «si la wilaya est à la traîne depuis quatre ans, la responsabilité incombe entièrement au wali», et en demandant une enquête sur les malversations et notamment sur les autorisations attribuées pour l’ouverture des débits de boissons alcoolisées dans la wilaya. Lui succédant, le président de l’APC d’El-Kseur évoque des pressions qui seraient exercées sur lui par «les relais mafieux» pour l’amener à céder le patrimoine foncier de sa commune. Prenant la parole, le président de l’APW, Mohamed Bettache, accuse Radio Soummam de servir de relais pour le wali et son entourage. Le député Rachid Chabati, lui, traitera le wali Ahmed Touhami de «corrompu» et de «diviseur». Usant d’un ton menaçant, il s’adresse au wali en ces termes : «Si vous n’arrêtez pas vos manœuvres et votre travail de sape contre la wilaya de Béjaïa, c’est la population qui vous arrêtera.» Clôturant les prises de parole, le député trublion du parti, Chafaa Bouaïche, a été plus virulent, en allant jusqu’à accuser le wali de percevoir des pots-de-vin en France, et plus exactement au XVIIe arrondissement de Paris. Le député n’a pas hésité à lui asséner des coups en dessous de la ceinture, certainement pour riposter à la dernière dispute qui l’avait opposé au wali au cours d’une séance plénière de l’APW. Bouaïche appellera, à la fin, ses militants à maintenir la pression pour réclamer le départ du wali. Cela dit, d’aucuns à Béjaïa s’interrogent sur cette sortie bruyante du FFS, à l’heure où la direction du parti prône «le consensus» et la stabilité dans ses discours officiels. Pour leur part, ses adversaires politiques voient dans cette action une façon de faire diversion sur «l’incurie» des élus du FFS en matière de gestion, et notamment sur leur «débâcle» au niveau de l’APW, où ils ont perdu la majorité, pour la première fois depuis le début des élections pluralistes en Algérie.
Rabah Aït Ali
 

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