Le rabbin Serge Benhaïm : «Le mot fidélité se vit en Algérie sincèrement et intensément»

Dans son discours prononcé en hommage à Roger Hanin, enterré ce vendredi matin au cimetière juif de Bologhine, à Alger, le rabbin Serge Benhaïm, président de la synagogue Don Isaac Abranavel, a remercié l’Algérie qui a rendu possible son déplacement dans son pays natal. «Pour être moi aussi né dans ce pays qu’est l’Algérie, je sais qu’ici, sur cette terre, le mot fidélité s’écrit et se prononce comme partout ailleurs, mais se vit, ici, autrement, sincèrement, et intensément. Permettez-moi d’adresser en votre nom, en mon nom, au nom du Consistoire, tous mes remerciements à toutes les autorités qui ont rendu ce voyage possible», a dit le rabbin. «La volonté de Roger Hanin nous ramène à une actualité réelle. Les cimetières algériens ne sont pas des espaces de ruines inutiles. Les tombes ne sont pas des objets d’archéologie. Ni l’abandon ni l’oubli ne doivent accompagner un cimetière ou une tombe. L’un comme l’autre sont l’encre qui écrit une histoire qui ne se terminera jamais. Quelle formidable leçon nous venons de recevoir de Roger Hanin ! Quelle aide, quel soutien ne venons-nous pas de récolter pour œuvrer aux côtés des autorités algériennes et françaises pour la sauvegarde déjà engagée des cimetières d’Algérie ! Que toutes ces autorités en soient remerciées. La France et l’Algérie, ensemble, en effet, déploient des efforts considérables pour une sauvegarde souhaitée de ces lieux de mémoire», a encore déclaré Serge Benhaïm, qui a rappelé dans son oraison funèbre que Roger Hanin «a été le représentant de tous les pieds-noirs, mais [aussi] le représentant des Français fiers d’être français, le représentant des Algériens, le représentant de la fierté des juifs, le porte-parole des artistes». «Hier, a observé le rabbin, il fallait se déplacer pour rencontrer Roger, il fallait aller à lui. A partir d’aujourd’hui, il nous suffira de lever les yeux au ciel et d’avoir notre proche, notre ami, notre père, notre grand-père au-dessus de nous et à tout moment», de cette terre d’où il est venu et où il est retourné, l’Algérie qui, témoigne Serge Benhaïm, a donné à Roger Hanin «sa fougue d’Algérien, de vrai Algérien, légendaire».
Karim Bouali

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