Mokri s’en prend à Hanin : attaque sans nuances contre les juifs d’Algérie ou gage anti-pouvoir

L’hommage officiel et populaire rendu par notre pays à Roger Hanin, juif né en Algérie, décédé à Paris et enterré à Alger selon son souhait, n’aurait pas plu à Abderrezak Mokri, président du MSP et un des initiateurs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). Dans un message posté sur Facebook, dont Algeriepatriotique a pris connaissance, il recourt au mensonge en affirmant qu’il n’y avait aucun officiel, vendredi matin, aux obsèques d’Assia Djebar pour faire croire qu’il y a eu une «discrimination» en faveur de Roger Hanin avec la présence, au même moment, d’officiels à son enterrement. Tous les gens honnêtes peuvent témoigner que ce que raconte Mokri est faux : un ministre était à Cherchell pour représenter le gouvernement et le même traitement officiel a été réservé à Roger Hanin, à Bologhine. Bâti sur un mensonge, le commentaire de Mokri est au départ disqualifié et ne mériterait aucune suite. La politique politicienne que fait Mokri intègre le mensonge dans son arsenal – cela ne surprend personne et c’est son affaire –, mais il va plus loin en usant d’une démagogie qui a tant coûté au pays. La réaction de Mokri est tout simplement honteuse d’autant plus qu’elle vient de quelqu’un qui a été initiateur. Croit-il vraiment ce qu’il dit en s’attaquant sans nuances aux juifs d’Algérie ou est-ce plutôt un gage anti-pouvoir qu’il donne à sa base et à ses concurrents dans la CTLD pour compenser son initiative unilatérale – et pleine de mystères – de prendre langue avec le pouvoir ? Mais cette réaction indécente a le mérite de dévoiler la philosophie qui l’inspire quant à sa «transition démocratique». On a une idée de «vers où» il veut mener l’Algérie. Aux yeux de Mokri et de ses semblables, Roger Hanin avait certainement «deux tares» : juif et communiste. Le président du MSP s’en prend au pouvoir, mais aussi, sans qu’il l’affiche ouvertement, aux nombreux Algériens qui ont manifesté leur émotion en apprenant que Roger Hanin a souhaité être enterré dans le pays qui l’a vu naître, pour reposer près de son père, enterré au cimetière juif de Bologhine. Mokri est revenu à son «naturel», c'est-à-dire à ses idées archaïques qui l’aveuglent et l’empêchent de se hisser au niveau requis pour un dirigeant politique de l’opposition. Sa réaction face à un événement qui ne fait pas partie de l’ordinaire de la vie politique en Algérie, l’a fait tomber bien bas, en fait, là où est sa vraie place. Il faut souhaiter que ses alliés conjoncturels au sein de la CTLD prennent bien note des positions réelles de Mokri parfaitement traduites dans sa réaction anti-juive, qui est une injure à la mémoire des nombreux militants de confession juive, Algériens d’origine ou Européens, communistes et humanistes, qui ont soutenu et participé activement à la Révolution pour libérer notre pays du joug colonial français. A contrario, faut-il rappeler à Mokri l'enrôlement de beaucoup de musulmans dans les rangs de l'armée française (harkis, goumiers, spahis, tirailleurs sénégalais…) qui ont combattu les vaillants soldats de l'ALN, torturé, violé ? Qu’en pense-t-il ?
Houari Achouri

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