Le drame de Charlie Hebdo n’a pas servi de leçon : la presse française relance le «qui tue qui»

A court de preuves susceptibles de peser sur l’enquête menée par le juge Trévidic sur l’assassinat des moines de Tibehirine, les promoteurs de la campagne du «qui tue qui» viennent de monter une nouvelle histoire, mais qui, dans le fond, a tous les aspects d’une vieille rengaine. Selon la presse française, qui relaye l’information, un certain Mourad B. (qui n’est autre que Mourad Bouakaz) aurait pris attache avec le magistrat français en se présentant comme un ancien «informateur» des services algériens, rattaché au Centre territorial de recherche et d'investigations d'Oran (CTRI). Prétendant avoir été chargé d’infiltrer les islamistes – un cliché usité par tant de félons avant lui –, il aurait constaté que ces islamistes étaient «largement infiltrés» par les services de renseignement, en essayant de décrire des scènes ou des conversations auxquelles il aurait assisté. Cet «informateur» prétend avoir reçu, avant de quitter son poste en 2009, des menaces de la part de ses supérieurs hiérarchiques qu’il cite nommément avec leurs grades (un colonel et un capitaine). L’un d’eux lui aurait signifié, selon ses propos, que s’il décidait de partir, il aurait le même sort que les sept moines de Tibhirine. «Si tu nous trahis, on va te faire comme le colonel Djebbar Mehenna a fait aux sept moines.» Pour rappel, c’est le journaliste de Canal+ Jean-Baptiste Rivoire, spécialiste de la propagande anti-algérienne à ses heures, qui avait relancé ce «témoignage de Mourad Bouakaz» dans un documentaire ayant trait à l’affaire de l’assassinat des sept moines de Tibehirine, diffusé en octobre dernier à l’occasion de la présence du juge antiterroriste Marc Trévidic en Algérie, dans le cadre de son enquête. L’idée était de parasiter cette présence et de tenter, une nouvelle fois, d’orienter l’enquête française dans un sens qui mette en cause l’Etat algérien dans ce drame et dans l’ensemble des massacres qui ont endeuillé l’Algérie durant près de dix ans. Par ailleurs, on apprend que ce Mourad Bouakaz, avant d’être présenté au juge antiterroriste, a été reçu le 15 janvier dernier par le président de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Patrick Baudoin, un des éléments les plus actifs de la campagne du «qui tue qui», depuis les années 1990, et dont les accointances avec les services français et le Makhzen marocain sont un secret de polichinelle. Il est clair que le pion algérien avait besoin d’être briefé par ses tuteurs avant de présenter son témoignage au magistrat.
R. Mahmoudi

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